28.12.08

De la Socca au Vallenato

Partie 1: Durika


C'est reparti sur la route, toujours en direction du sud. J'ai dit que Bluefields était ma destination finale ? Pas tout à fait. Deux semaines de liberté, enfin presque. D'abord départ en équipe pour le sud du Costa Rica où les membres d'une "communauté d'éco-développement" nous attendait pour remplacer les pâles d'une éolienne fabriquée sur le même modèle que les nôtres.

Première partie du voyage en équipe donc, 8 volontaires au total et deux caisses pour les pâles dont une assez encombrante d'environ 2 mètres de long. Résultat: beaucoup de temps perdu à négocier avec des transporteurs plus ou moins crapuleux pour ne pas payer de surplus pour le transport des caisses. D'abord panga, bus pour Managua, taxi jusqu'à la casa bE à Managua, taxi à nouveau, puis bus jusqu'à San Jose. Ci-dessous le passage de la frontière, très lent en raison de tous les immigrés Nicaraguayens qui rentraient chez eux pour les vacances.


A l'arrivée à San José pas de taxis, traversée de la ville à pied donc avec les caisses sur les épaules, puis le lendemain à 5h dans l'autre sens pour un dernier bus en direction du sud du pays.


Un taxi 4x4 est venu nous chercher enfin pour nous emmener dans la communauté située dans la cordillère de Talamanca. Ci-dessous un terrain de football près d'une petite communauté indigène installée sur les pentes de la cordillère.


Le lieu est superbe, mais surtout c'est la communauté qui nous a fasciné. La communauté compte 26 membres dont environ 8 enfants de tous âges, la plupart nés et ayant grandi dans la communauté. Celle-ci existe depuis 18 ans et a été créée par Don German, un costaricien âgé aujourd'hui d'environ 45 ans. Il a travaillé pendant de nombreuses années pour la croix rouge avant de devenir consultant environnemental, puis plus tard fonder la communauté avec le but de créer un nouveau modèle de vie en communauté.

La communauté vit des revenus que lui rapportent son activité éco-touristique ( quelques 500,000 US$ !!) dont 90% servent à financer des projets de reforestation et de développement de méthodes agricoles écologiques. Ces projets de développement sont faits en collaboration avec différentes universités, et un bon nombre des membres de la communauté ont un doctorat en biologie en poche. Le reste des revenus (50,000 US$) sert à faire vivre les membres, soit environ 2,000 US$ par personne et par an. Tout est géré en communauté et personne ne reçoit de salaire. Tout ce dont les membres ont besoin leur est fourni via un magasin central (habits, nourriture, etc ...). Mais les membres ont aussi la possibilité de développer des projets personnels pour financer des besoins personnels (visite à leur famille, achat de livres, etc ...).


Le mode de fonctionnement est pour le moins surprenant puisque tous les membres (enfants y compris) se réunissent tous les jours pour discuter de la journée et des décisions à prendre. Chaque membre a le droit d'exprimer son opinion et toute décision est le fruit d'un long processus qui doit aboutir à l'hunanimité dans la communauté. Un coordinateur est nommé pour 3 mois, et chaque membre passe à son tour. L'objectif étant que chaque membre ait les mêmes connaissances et possibilités que les autres. Un détail à noter est le fait que parmi les presque 20 membres adultes, on ne trouve que 3 hommes. Il semble que pas mal de ceux qui étaient venus s'installer en couple aient abandonné la communauté depuis. Ce qui laisse à réfléchir sur la capacité respective des hommes et des femmes à accepter une restriction de leurs libertés...

Car c'est bien d'une sorte de couvent écologique dont il s'agît. Pour ce qui est de la nourriture, les menus sont variés et extrêmement bons, mais végétariens ! Pourtant la communauté a des chêvres qui fournissent le lait, mais celles-ci sont enterrées quand elles meurent. La présence des chêvres n'est pas le fruit d'un hazard, leur lait est meilleur que celui des vaches pour la santé (similaire au lait maternel humain à plus de 90% et un des rares aliments avec la banane à apporter tout ce dont on a besoin). Le lait de chêvre est aussi bien moins gras que celui de vache, ce qui empêche d'en faire du beurre mais permet quand même de faire d'excellents yoghourts. Il faut noter que le lait produit dans la communauté n'a pas de goût prononcé car c'est le bouc qui lui donne le goût, lequel vit ici séparé des chêvres. Pour autant, le lait étant moins gras, le double de quantité de lait est nécessaire pour produire du fromage comparé à celui de vache. L'élevage des chêvres est aussi bien plus écologique que celui des vaches. Environ 70 chêvres occupent le même espace qu'une vache, ce qui réduit d'autant l'espace de pâturage pour leur élevage, et elles n'endommagent pas le sol comme le font les vaches. Enfin, les crottes servent à enrichir un terreau (compost) qu'ils fabriquent eux-mêmes avec de la terre stérilisée par le feu. Dans un proche avenir elles serviront aussi à alimenter la cuisine du restaurant en biogaz.

Les crottes passent à travers le plancher pour être récoltées facilement, la bergerie étant construite sur pilotis tout comme les maisons.


Les bananiers fournissent aussi de précieux éléments pour le compost, lequel sert à cultiver toutes sortes de légumes et plantes en terrasse, et aussi pour la préparation des fameux Tamales (plat préparé à l'étouffée dans une feuille de bananier). Le bois utilisé pour stériliser la terre par le feu fournit quant à lui du charbon qui peut être réutilisé pour la cuisime (le bois est acheté à des entreprises d'exploitation forestières répondant aux critères de la communauté). Enfin pour être complet, la communauté cultive et produit aussi son propre café, et un petit étang est en train d'être préparé afin de compléter l'alimentation de poisson frais. Ci-dessous la plantation de café:


Pour revenir à l'activité première de la communauté, les fonds qu'elle récolte à travers ses visiteurs sert à racheter des terres défrichées et à les reboiser. Celà se fait en deux temps, d'abord en plantant une forêt secondaire composée d'arbres à croissance rapide comme par exemple l'avocatier qui mourront sous 20 ans. Une petite paranthèse pour signaler que les avocats tels que nous les connaissons sont le fruit d'un croisement génétique opéré par les mayas, le fruit original étant de la taille d'une figue... Une fois ces arbres ayant atteint une taille suffisante, on plante une forêt primaire composée d'arbres à croissance plus lente mais qui vivront des siècles. Ces arbres à croissance lente ont besoin d'un sol riche et d'ombre pour pouvoir se développer pendant qu'ils sont jeunes. Tout celà est fourni par la forêt secondaire qui a pour but de préparer le terrain pour la forêt primaire. Une essence très présente et emblêmatique dans cet endroit est le chêne noir. D'une densité exceptionnelle, il peut rester au contact avec l'humidité pendant 100 ans sans moisir, et vivre largement au-delà de 1000 ans. On l'utilisait jusqu'à il y a peu dans la communauté pour les pilotis qui soutiennent les maisons.

La communauté possède sa propre clinique de soins naturels qui attire beaucoup de monde, et utilise les plantes comme base pour de nombreux soins. Les gens viennent donc soit pour se soigner, soit pour apprendre des techniques naturelles de soin et d'agriculture écologique. Quant aux besoins en électricité de la communauté (c'est un peu pour celà que l'on y est allés quand même), elle dispose d'une éolienne et d'une turbine hydro-électrique, ainsi que de panneaux solaires sur chaque maison. Ci-dessous une Reine de la nuit, qui trône devant l'entrée de la clinique et quelques photos de la faune aux alentours de la communauté:



Ci-dessous l'un des plus gros papillons au monde, notez le détail de la tête de serpent sur la partie haute de l'aile.

Ci-dessous une photo de l'éolienne avant notre intervention: hors d'état.

Et après ... elle alimente à présent plusieurs maisons à l'aide de lampes à faible consommation.


La comparation hydro-éolienne incite cependant à la modestie: alors que notre éolienne peut fournir une puissance maximum de 1,000W (dans la pratique on obtient environ 150 W.h d'énergie disponible à la prise), la turbine hydro-électrique fournit quant à elle une puissance permanente et constante de 12,000 W (soit 12,000 W.h disponible à la prise). Evidemment, une turbine hydro-électrique ne se fabrique pas à la maison comme une éolienne, et représente un investissement nettement supérieur. Mais si l'on compare le prix de l'électricité produite, encore une fois le résultat est sans appel. La turbine hydro-électrique de Durika avec les canalisations représente en gros au total un investissement de 100,000 US$, alors que l'éolienne installée similaire aux nôtres représente un investissement de 10,000 US$. Soit un dixième du prix, mais pour une production inférieure de 100 fois à l'hydro-électrique. Au final, l'énergie hydro-électrique est donc 10 fois moins chère, sans parler de la maintenance. L'éolienne nécessite des baterries polluantes dont la durée de vie n'excède pas 5 ans (idem pour les pâles que nous avons changées). La turbine hydro-électrique quant à elle est garantie 50 ans et ne nécessite presque aucun entretien !! Quant à l'impact environnemental, on ne prélève que 10% du débît d'eau pour la réinjecter 500 mètres plus bas, autant dire que l'impact sur l'environnement est donc très limité. Pour l'éolien le problème est le recyclage des batteries. Ci-dessous la prise d'eau pour la turbine hydro-électrique:

Et la turbine elle-même en aval:


Alors pourquoi pas des turbines hydro-électriques dans les communautés au lieu d'éoliennes ? D'abord parce que l'on n'a pas les outils ni le savoir pour les fabriquer nous-mêmes. Ensuite et surtout parce que Durika se trouve en altitude et dispose de sources d'eau non seulement de très bonne qualité (potable au robinet sans besoin d'aucun traitement) mais en plus avec un très bon débît, et le dénivelé apporte la pression nécessaire (100 bars pour 100 mètres de dénivelé). Sur la côte Atlantique du Nicaragua aucun dénivelé et il n'est pas très réaliste d'installer des petits barrages en raison des fréquentes innondations de la région.

L'eau avait pourtant disparu de la zone où se trouve la communauté Durika, avant que celle-ci ne la reboise en y créant une réserve biologique. Au pied de la montagne se trouve un champs d'ananas de 25,000 hectares, et la petite ville tout près appelée Buenos aires (bon air) par les colons espagnols (la zone était alors entièrement couverte de forêt) est à présent surnomée Malos aires (mauvais air), en raison de la chaleur et de la sêcheresse (et des angrais pulvérisés par avion). On dit que les arbres attirent la pluie, et il suffit de regarder les photos dans le diaporama intitulé "Du Costa Rica au Panama" pour voir que les nuages restent collés à la forêt. Par ailleurs les arbres gardent l'eau et la rendent pendant la saison sèche. Le résultat est que seulement quelques années après que la zone ait été reboisée sont réapparus une multitude de ruisseaux qui ne s'assèchent jamais, même pas durant la saison sèche. Durika est ainsi redevenue une zone humide, et c'est grâce à cet effort de reforestation que la communauté peut aujourd'hui avoir à la fois de l'eau et de l'énergie.

Pour terminer une petite colle ... vous ne remarquez rien de singulier dans la photo ci-dessous ? Bon d'accord on ne voit pas très bien mais notez l'orientation du croissant de lune ...


Après le Costa Rica direction le Panama ... à suivre donc !

5.12.08

Titanienme Kahkabila

Nous y voilà ! Depuis une semaine l'équipe au complet termine l'installation d'un nouveau système hybride éolien/solaire dans la communauté de Kahkabila, sur la lagune Laguna de Perla au nord de Bluefields. Et j'ai eu la chance d'être invité au dernier moment à participer à l'installation. Une personne de GoodEnergies, l'un de nos importants donateurs faisait aussi partie du voyage pour constater le travail effectué dans les communautés.

Au total, entre l'équipe technique et l'équipe de travailleurs sociaux dont deux étudiants de l'URACAN (université indépendante de la RAAS basée à Bluefields), nous étions 14 personnes parties pour un séjour variant de 1 à 10 jours. L'objectif premier était d'apporter l'électricité au centre de santé de la communauté, ce qui doit permettre - entre autres - de garder des vaccins au frais. Un des autres objectifs était de faire comprendre à nos donateurs l'importance et les difficultés liées à l'absence d'électricité dans les foyers.


Je suis reparti avant la fin de l'installation mais tout s'est très bien passé, et le centre de santé compte avec un jeune médecin formé à Cuba qui va développer le service au-delà de ce qui avait été fait jusque là. Il fait partie des brigades de médecins qui en contrepartie d'une bourse pour étudier la médecine à Cuba iront compléter les équipes de médecins que Cuba envoit dans les pays qui en ont besoin. Deux autres invités étaient un couple de français agronomes tous les deux qui souhaitent travailler avec les communautés pour valoriser leur savoirs ancestraux avec la médecine par les plantes. La rencontre avec le médecin laisse envisager une collaboration avec blueEnergy et la communauté des plus prometteuses. A suivre ...




Quant à notre donatrice, il lui a été facile de se rendre compte de l'importance des lampes à LED que nous fournissons dans certaines maisons, et qui permettent aux familles d'avoir une vraie vie sociale après 17 heures sans les déagréments d'un générateur diesel (prix du gasoil dans une communauté qui vit essentiellement de troc, bruit et échappement nocif). La communauté peut ainsi profiter pleinement du calme qui la caractérise, les seuls bruits nocturnes étant ceux des vaches qui se balladent librement entre les maisons. Les habitants n'ont pas de titre de propriété, les terres appartenant exclusivement à la communauté et donc pas de barrières pour délimiter la propriété de chacun.

Pas d'alcool et cigarettes non plus, ni de bouteilles en plastique jetées par terre puisqu'il n'y a pas de magasin, juste les produits alimentaires cultivés ou achetés à Pearl Lagoon, la ville à laquelle la communauté est rattachée et située à environ 1 heure de cheval ou de bateau. Pour ce qui est de l'alcool, celà se justifie par l'absence de poste de police, autant éviter les problèmes donc !

La première impression en arrivant dans la communauté est celle d'un retour au paradis. La communauté consiste en un grand pré impeccable dans lequel ont poussé de manière anarchique des cabannes rustiques mais très bien pensées. Ce sont les premières que je vois notamment avec une cuisine séparée de la maison, ce qui est important pour l'aération de la fumée de bois. Dans les autres communautés la fumée sert à éloigner les moustiques mais est nocive pour la santé. Ici peu de moustiques (ni de sand flies), juste un calme et une tranquilité inégalable. Les gens sont charmants, la plupart pêcheurs avec leur propre cayuco (pirogue construite dans un tronc d'arbre, Dori en créole) avec une voile en plastique épais, parfois même une voile d'avant. De bien belles embarcations véloces et efficaces pour les eaux tranquilles de la lagune.

On y cultive aussi du yuca (manioque), et trouve des arbres à pain de partout, en plus des cocotiers. Pour ce qui est de la viande, des poules, des vaches et même des chêvres assurent une nourriture variée avec les poissons et crevettes de la lagune. On n'y cultive pas de riz mais ce serait possible en raison de la richesse du sol en eau. Ici pas besoin de creuser plus d'un mètre pour trouver une eau de très bonne qualité. La terre est riche et facile à travailler.




Quand aux enfants, généralement ils ont la tête en l'air, tournée vers leurs cerf-volants qui offrent un fabuleux spectacle et arrivent à monter très haut pour être vus loin sur la lagune.


Certains enfants ont également leur propre maison de jeux en palmes que l'on pourrait confondre avec une vraie maison tellement elles sont bien fabriquées. Il faut dire que ce sont un peu les rois de la communauté ...


Il existe un petit hotel dans la communauté, mais étant donnée la taille de l'équipe et notre budget, nous avons opté pour des hammacs dans l'ancienne école, un joyeux fouillis comme le montre la photo ci-dessous.


Ci-desssous un chemin tracé avec acharnement par les sompopos (wiwis en miskito), les grosses fourmis locales qui néttoient tout sur leur passage.


Quant à l'organisation des repas, c'est la femme du leader de la communauté, Mildread, qui nous préparait d'excellents plats à base de riz, oeufs et légumes. La veille de l'arrivée de notre contingent une vache avait été abattue, ce qui nous a assuré aussi une viande fraiche, leur maison servant de restaurant. Coût du service: 50 cordobas (1.5 euros) par jour pour 3 repas avec des produits de très bonne qualité.


blueEnergy est présent dans cette communauté depuis plus d'un an, et avait déjà installé un système qui alimente l'école, permettant des cours du soir aux enfants et adultes. Sept professeurs assurent les cours, avec un enseignement en 3 langues: espagnol, anglais créole et miskito. Kahkabila est le plus bel exemple de réussite de blueEnergy, et verra son accès à l'electricité sans doutes augmenter étant donné le bon fonctionnement de la structure mise en place. Pour l'instant, la communauté compte environ 500 personnes (75 maisons) mais continue de se développer. Un projet d'éco-tourisme apparemment est déjà en marche, et les liaisons avec le chef-lieu Pearl Lagoon assez simples, ce qui offre de bonnes possibilités de dévelopement futur.


Pour plus de photos, j'ai mis un nouveau diaporama appelé "Kahkabila". Un endroit extrêmement agréable qui donne vraiment envie d'y poser ses valises ... Mais pour l'instant retour à Bluefields où le travail ne manque pas. Au programme avant les vacances de fin d'année: agrandissement de l'atelier avec un nouvel espace pour le dévelopement d'un laboratoire pour l'eau (pompage et filtration pour fournir de l'eau potable aux communautés), déménagement de la bibliothèque de l'INATEC pour installer notre nouvel espace CERCA (transformation de l'institut technique en un centre phare pour les énergies renouvelables), et installation de panneaux solaires dans le même centre INATEC.

En même temps je dois finir la rédaction de la politique Ressources Humaines et aider les personnes de la compta à préparer un audit prévu en février pour vailder notre conformité vis-à-vis des lois nicaraguayennes. Ensuite au programme, définition d'une stratégie de dévelopement des communautés, avec l'arrivée depuis hier d'un couple nord-américain qui va rejoindre Kahkabila pour 5 mois afin d'optimiser nos actions sur place. Pour ce qui est des vacances de fin d'année, c'est encore flou mais je vais sans doutes essayer de passer quelques jours dans une des communautés afin d'affiner notre approche et méthode de travail.

Pour illustrer le travail qui est fait en ce moment dans les communautés, cette semaine à Kahkabila l'équipe de travail social a demandé aux gens de la communauté de dessiner leur communauté dans 5 ans, et la prochaine étape sera un atelier sur les possibilités socio-économiques qui peuvent apparaitre avec le dévelopement des communications, notamment avec un système de recharge de portables via notre système électrique.


27.11.08

Energía para qué ?

Ya vuelven las noticias en español, ha pasado un mes desde que terminarón las conferencias sobre energías renovables, y desde entonces hemos regresado al trabajo. El equipo sigue evolucionando, y hace poquito llegó un chico vasco que va a trabajar sobre los posibles usos de la energía que producimos. Ocurre que uno de los usos estratégicos de la electricidad es para el agua. Aqui no hay red de agua, y generalmente el agua se consigue de pozos de los cuales se extraye agua con baldes. Con una bomba se puede crear una red local de agua, y combinado con los filtros que fabricamos llegar a traer agua potable a una comunidad.

Otra posibilidad es crear centros de ecoturismo, tipo eco-lodges, en lugares remotos. Una de las personas locales que trabajan con blueEnergy tiene una finca grande cerca de Bluefields, y se está pensando en aprovecharla para atraer gente y sacar provecho de su uso. Una chica de la oficina en Paris vinó a hacer un estudio de factibilidad, y parece que hay gente que acepta pagar hasta 6000 euros para pasar una semana con los mosquitos. Una ventaja en caso de que lo gestioné una ONG es que puede considerar las aportaciones de los visitantes como donativos, con lo cual pueden recuperar 66% de lo que pagan (en Francia por lo menos). Un viaje así de 6000 euros les costaría entonces "solo" 2000 euros mientras la ONG recibe 6000 euros, lo que representa fondos limpios para su proyecto.

Así que sin más nos metimos con machetes y pantalones largos bosque adentro, explorando los límites de la finca y alrededor. Después de perdernos, descubrimos que un vecino vende un terreno pegado a la finca y con acceso a un río que desemboca en la laguna, por un precio de 1000 euros por hectárea. Este terreno permitiría un acceso mucho más fácil a la finca en panga, y varias lomas (pequeños cerros) se proponen para recibir una o varias túrbinas eólicas.

Por lo que nos explicó la dueña de la finca (que también es dueña de la casa donde dormimos y trabajadora en blueEnergy), el suelo tiene vocación forestal, igual que en Guatemala. Con lo cual el mejor provecho económico se puede conseguir sembrando cocos y esencias caras de arboles. Es un buen comienzo para una finca ecológica y reserva natural. Aparte de lo que se siembré se encuentran bastantes animales (venados y otros roedores locales que se venden en Bluefields), y parece que unos ríos que salen a la laguna tienen agua de buena calidad donde se podría pescar.

Obviamente, aunque este proyecto esté un poco en margén del proyecto principal de traer electricidad a comunidades de la costa, interesa bastante a los voluntarios (entre ellos yo) por representar una posibilidad de descanso dominical en medio de la naturaleza ... No hay imagenes espectaculares (sino la del ejercicio fallido de equilibrio de nuestro irlandés) pero les aseguro que el viajecito merece la pena !


Casita perdida en medio del bosque

Cuidadoooo ...

Nintendería (no hemos visto PlayStationerías aùn)

Esta semana se fue todo el equipo para instalar una nueva turbina eólica en una comunidad al norte de Pearl Lagoon, y buena noticia ... seré parte del viaje para una corta estancia en la comunidad. Es una buena noticia porque hasta ahora lo que iba haciendo poco tenía que ver con el trabajo de terreno, ahora un poco más. Aunque lo creán o no, voy de VIP. Ya les contaré !

A seguir puej ...

10.11.08

Fishing the White Lobster

Petite histoire pour débûter et expliquer le titre de l'article !

Comme vous le savez, blueEnergy travaille avec des communautés isolées de la côte Atlantique du Nicaragua. Ces communautés sont généralement multiéthniques avec des créoles (descendants d'esclaves noirs parlant l'anglais créole), des latinos descendants d'espagnols, et des éthnies indigènes plus anciennes comme les Ramas ou les Miskitos.

Généralement ces communautés sont composées d'une cinquantaine voire d'une centaine de familles vivant dans des conditions pour ainsi dire précaires, généralement dans des cabannes de bois sur pilotis en raison des fréquentes inondations durant la saison des pluies. La seule activité consiste à travailler la terre, élever quelques animaux et la pêche.

Il se trouve que les pêcheurs sont souvent les plus pauvres, mais parfois aussi les plus riches. La raison à celà est à chercher dans la cocaïne qui transite par la côte depuis la Colombie vers la Floride. Le traffic est dense, et assez régulièrement un bateau transportant de la drogue est identifié par les douanes. La seule solution est alors de jeter la drogue par dessus bord, et la pêche aux sacs de drogue abandonnés est devenue une activité lucrative.

Fishing the white lobster veut dire en anglais aller à la pêche à la langouste blanche, car c'est une pêche qui peut rapporter gros. Les trafficants connaissent très bien la côte et savent où récupérer les sacs de drogues abandonnés. C'est comme celà que s'est installé un commerce avec les pêcheurs du coin, ceux-ci revendant la drogue à leurs propriétaires qui contrôlent ainsi la zone de par leur influence économique.

Parmi les effets secondaires de ce commerce on trouve la drogue très présente dans les communautés avec des personnes qui du jour au lendemain se retrouvent bien plus riches que tout le reste de la communauté, ce qui engendre violence et problèmes au sein de la communauté. Avec l'argent facile viennent aussi les mauvaises habitudes et on voit apparaitre des gens qui pour aussi avoir de l'argent prostituent leur fille ou essaient de la vendre à un capitaine de bateau de passage.

A Bluefields aussi d'ailleurs la drogue est bien présente, soit de la cocaïne ou du crack, une version plus accessible car la poudre blanche est vendue et seul le crack qui est un sous-produit est consommé ici. Facile d'imaginer dans ce contexte les difficultés que peut rencontrer notre équipe de blueEnergy pour le développement d'une telle communauté. Et pourtant c'est la réalité avec laquelle se bat l'ONG depuis 4 ans. Celà explique aussi l'importance du travail de terrain et du volet social du projet.

Mais heureusement toutes les communautés ne sont pas comme çà et la côte compte aussi de fabuleux endroits, comme les Pearl Keys où nous avons passé le dimanche, partie de l'équipe et moi. Les photos parlent d'elles-mêmes, même si je dois dire pour être exact qu'un nord-américain a acheté l'île sur laquelle nous avons pris les photos en toute illégalité et paye une équipe de gardes permanents pour vérifier que les touristes comme nous ne prennent pas de photos de la maison qu'il y a construite.

D'ailleurs, difficile de savoir si c'est vraiment un nord-américain ou un trafficant qui l'a construite, car généralement sur la côte la sagesse populaire dit que toutes les grosses maisons sont la propriété de narcos. Ce qui parait plausible compte tenu qu'ici il n'y a pas d'entreprises, et que les seuls obèses sont les politiciens et policiers. Et puis après tout, les affaires entre narcos et pêcheurs ne sont pas très différentes de celles entre narcos et politiciens quand il s'agît de tisser un réseau d'influence.

Bref, quelques photos en plus du diaporama sur les Pearl Keys, les premières ayant été prises pendant la traversée aller en panga qui a été un peu mouvementée pour cause de vent et de panga pas vraiment adaptée à la mer.

En quittant Orinoco, près de Pearl Lagoon (blueEnergy y a un projet d'énergie prévu d'ici un an environ).

Petite photo de groupe prise sur l'une des îles. Tous sont des volontaires blueEnergy avec 3 pesonnes du bureau blueEnergy France à Paris de passage.




Cormac, Irish Style !


Pas vraiment de conclusion, comme souvent ici le meilleur côtoie le pire, l'enfer se cachant sous le sable blanc ou au contraire le sable blanc pour recouvrir la misère d'un voile au parfum de paradis.

7.11.08

100% Party Animal (Descarga Total)

Ayyyy ... hay Amor ...


Enfin !!! Finies les conférences sur les énergies renouvelables et le dévelopement durable. Une semaine incroyablement dense et enrichissante avec les présentations de projets d'énergie solaire, hydrolique, biomasse et bien sûr éolienne. Il existe des ONG Nicaraguayennnes qui font un travail incroyable, et çà c'est une très bonne surprise. Ces conférences ont été aussi une belle opportunité pour discuter des difficultés rencontrés pour rendre un projet de dévelopement viable, en particulier dans des communautés isolées du monde. Entre les différents sujets abordés se trouvent le rôle des femmes, la nécessité d'une approche sociale pour ces projets de développement, l'importance de l'eau et de la sensibilisation sur différents sujets liés à la santé, l'implication des communautés dans la définition de la finalité du projet, etc etc etc ...
J'y reviendrai probablement, mais pour l'instant détente et fiesta pour célébrer en même temps les 5 ans d'existence de blueEnergy, et le départ de notre expert éolien et ami Hugh Piggott. Mais d'abord ... petite session de rattrappage pour les photos non publiées jusqu'à présent comme promis. Pour commencer, j'ai fait un petit tour des volontaires pour récupérer les photos des derniers mois ici à Buefields et en voilà déjà une prise sur l'île du Bluff.

Ensuite plus récentes, celles de la dernière fête d'Halloween à la maison. Style vestimentaire libre !




A venir, ce week-end est un pont de quatre jours en raison des élections municipales. Et pendant ces 4 jours, pas question d'acheter d'alcool ! Peu importe, ce soir nous fêtons le départ du plus ancien volontaire ici à Bluefields, Seb alias Jesus. Que vayas con dios amigo ! Donc depuis hier on fait des aller-retour en taxi pour faire des réserves. Au programme ce soir: Rhum avec de la noix de coco rapée dans du lait de coco avec un peu de sucre et de la glace pilée. Et départ exceptionnel lieu exceptionnel, dimanche direction les Pearl Keys pour passer une journée au paradis. On en profite pour emmener l'équipe de blueEnergy France qui est en visite ces jours. Promis j'emmène l'appareil photo, et vous et moi ne devrions pas être déçus si ce que l'on m'en a dit est vrai.
A suivre donc ...

18.10.08

Noticias sarcásticas del frente

Aquí cuando se habla del frente se entiende el Frente Sandinista. Ahora estamos en tiempo de elecciones y cada cuál con su altavoz, intentando animar a los escépticos con gorras y piñatas. Y con tan solo dos partidos con derecho a presentarse es más fácil la batalla. Sería un ingenuo si les dijese que esperaba mucho del país que consiguió su revolución popular y fue un ejemplo para las clases oprimidas del resto del continente. Estaré aquí el año que viene cuando la revolución cumplirá 30 años, y seguramente habrá cada cuál con su altavoz para recordar las raíces gloriosas de un partido revolucionario ahora convertido en partido anti-revolucionario y conservador. Como en otras cosas, este país refleja lo que pasó en muchos otros países, solo que aquí fue más profundo.

No hablaré de los nicas porque aquí no hay nicas, solo hay españoles (los del lejano oeste) y costeños (morenitos). Lo que sí puedo decir es que es un pueblo soberbio. Dos anécdotas recientes, la primera en la casa bE donde hicimos una fiesta hace ya un mes. De repente se para la música y una de las voluntarias preguntando si alguien había visto su cámara. Desaparecida. Como nadie contestó el ambiente empezó a deteriorarse, lo que no deja de molestar a nuestros amigos locales para quién la fiesta nunca debe parar. Así que sin más, salieron a buscar al responsable y una vez encontrado (no pregunten como) le proporcionaron su castigo, una versión casera de lo que hacen aparentemente en las comisarias para quién hizo algo malo. Y entregaron la cámara de vuelta, la fiesta podía seguir.

Unas semanas atrás, dos de estos soberbios policías pillaron a un muchacho de unos 10 años que había robado algo, y como no, le dispararon en la espalda. Al día siguiente, los amigos y la familia del muchacho juntos con los vecinos fueron a la comisaría y le prendieron fuego. Los pobres policías tuvieron que salir como ratas bajo tiros de piedras. De la comisaría solo quedan ruinas, en cuanto al que disparó, lo enviaron a otra ciudad. Mucha delincuencia hay aquí (delincuencia policial, delincuencia política ...).

Aparte de ser un pueblo soberbio, es un pueblo creativo en su forma de hacer las cosas. Por ejemplo en el INATEC, instituto equivalente a un liceo técnico donde estudian unos 200 alumnos entre 15 y 18 años, unos prisioneros realizan trabajos de interés común como por ejemplo cortar el césped con machete. No parece sorprender a nadie sino a nosotros gringos, ver en una escuela unos prisioneros (espero no seán pedófilos) con machete vigilados con militares con su Kalachnikov.

No creán que lo hacen prisioneros porque nadie quisiera cortar el césped con machete durante semanas, aquí cualquier trabajo tiene sus candidatos. En cuanto a eficiencia ... bueno, por ejemplo hace 2 semanas pedí unas copias de llaves. Pasados 10 días esperando fui a ver a la chica encargada y le dije que fuera ahorita ya. Y fue, pero se olvidó de llevar las llaves. Al día siguiente regresó con ellas, pero esta vez olvidó las copias en la tienda. Por fin, ayer me entregó las copias. Solo que la mitad no funcionaba, y ahora hay que volver a hacerlo todo. Un día las tendré, si dios quiere ...

Noticias, anoche hicimos una cena espectacular, preparada por uno de nuestros queridos amigos locales, con Criminal. Un coctel a base de ron con fruto de pan. Riiico, aunque sea un poco como beber pan liquido y caliente. Y mañana vuelve el mandamás para el inicio de 2 semanas locas de conferencias y presentaciones. Lástima que sea el momento elegido por mis orejas para fallarme. Otitis desde ayer, dicen que es debido a la humedad. Nunca había tenido ninguna en mi vida y a partir de mañana voy a tener que hacer de traductor con tan solo una oreja funcionando. Una precisión: tengo que traducir escocés a nicaragüense ...

Pronto volverán a ver nuevas fotos, por lo menos 3 o 4 ya que es lo que aguantan las pilas locales. Lástima que no tenía el pasado domingo, cuando decidimos con otro voluntario regresar de la playa con una panga no oficial. Resultado, de 10 minutos de viaje normalmente pasamos a una hora, casi volcamos debido a unos bolos (borrachos) que andaban sueltos - noten que la laguna no tiene más de 2 metros de profundidad pero bueno - y en lugar de llevarnos al muelle nos llevaron fuera de la ciudad, donde entramos tierra adentro por unos canales entre baños y casas todo sobre pilotes. Después de empujar y agarrarse a las hierbas para hacer avanzar la panga, nos dejó en medio de una propiedad (un terreno de lodo oliendo a vaca muerta) donde tuvimos que escalar unas vallas y de allí a buscar un taxi para regresar.

Pero llegamos contentos (y apestosos). Además este día aprendimos la versión nicaragüense de la petanca, el bolinche. No ganamos pero ahora conocemos un juego al cuál se puede jugar en la playa. Solo faltan unos cocos y un poco de abilidad. También marcamos para la próxima vez llevar aguacates allí, para no morir de hambre y además la semilla es perfecta para la petanca ! Solo falta encontrar (o más bien fabricar) un balón de volei. El fútbol mejor no, demasiada pasión aquí !

Aquí tenemos una televisión pero de decoración, y la verdad es que vamos un poco desinformados. Pero parece que la gente que andaba preocupada por mi estancia en una zona de huracanes andaba equivocada. Aparentemente el huracán pasó por encima del mundo occidental, mientras aquí la pobreza no osciló y sigue igual que siempre. Lo único que nos podría afectar aquí es el hecho que Islandia esté en bancarrota o casi. Ahora me preguntarán: y que demonios tiene que ver Islandia con la costa Atlántica de Nicaragua ? Es la fuente principal de nuestros donativos.

A ver como estará el mundo cuando regresé allí a buscar algún trabajillo ... con menos locos apostando su casa y su jubilación en el casino global ? Queda por ver ..

29.9.08

Recherche (de fonds) et Développement (durable)

Hier je me suis rendu compte de deux choses: la première est que j'ai besoin d'avoir les pieds en mouvement pour réfléchir ou trouver l'inspiration, et la deuxième est que je suis un peu comme Forrest Gump. Je traverse régulièrement des endroits et des situations que je ne comprends pas vraiment, pour le simple plaisir de la découverte et de l'instant, en espérant au final une surprise, une nouveauté ou une rencontre quelle qu'elle soit.

Je parle à la première personne du singulier, mais celà pourrait être la première personne du pluriel pour dire nous, cette race étrange que l'on appelle les coopérants. Même si ici je suis un peu différent des autres, disons un peu plus vieux. Le volontariat a cette chose si particulière et rafraîchissante à la fois qui est le fonctionnement basé sur la volonté, la bonne volonté si possible. Même si la bonne volonté a ses limites de même que l'anarchie, quand le nombre des bonnes volontés augmente trop. Il arrive alors un point critique où la bonne volonté doit composer avec un semblant d'orgnisation, voire de structuration.

C'est ce qu'il est en train de se passer à bE (blueEnergy), et c'est la raison pour laquelle mon poste a été redéfini in-extremis, pour tenter de recentrer toutes ces bonnes volontés. Et à peine ai-je eu le temps de savourer cette bouffée d'air frais qu'est la libre prise d'initiative, que je dois commencer à y mettre fin en partie, ou du moins à l'encadrer. Mais il est vrai que parfois, la bonne volonté est très proche de la naïveté. Exemples. On rédige de beaux manuels pour que les gens des communautés sachent gérer les éoliennes eux-mêmes mais ces gens ne savent pas lire ... Qu'à celà ne tienne, on n'a qu'à leur apprendre à lire en même temps que l'on leur apprend comment faire fonctionner l'éolienne !

Un autre exemple, imaginez une jeune fille occidentale charmante qui vient passer quelques mois dans une communauté isolée de tout. Au boût d'une semaine elle est amoureuse du lieu et de ses paysages, de la simplicité de la vie dans ces lieux préservés. Au boût d'un mois elle est vraiment amoureuse cette fois, d'un garçon qui a son âge et avec qui elle s'imagine élever quelques poules dont elle troquera les oeufs contre quelques haricots rouges et du riz. Et évidemment, elle imagine que ce garçon a le même rêve et la même vision simple de la vie et de l'amour. D'ailleurs, ici ce ne sont pas les mots d'amour qui manquent !

Seulement voilà, derrière la beauté des choses simples se cache aussi la dureté de la vie. J'ai eu le "privilège" d'être invité dans une de ces maisons rustiques à Bluefields, de très belles cabannes en bois généralement, d'où sort une agréable odeur de feu de bois. Quand on rentre à l'intérieur, la surprise est de ne pas avoir de surprise. Il n'y a que ce que l'on y voit depuis la porte toujours ouverte: à peu près rien. Généralement pas de table, juste une chaise ou deux et un vieux matelas au milieu. Pas d'électricité donc pas de lumière après 18 heures, pas de ventilateur non plus pour se protéger des moustiques qui adorent aussi cette ambiance chaleureuse, et la fumée du feu de bois qui pique les yeux par faute d'aération. L'austérité et le dénuement parce que l'on a pas d'argent pour acheter quoi que ce soit. Même si austérité ne veut pas dire tristesse ! En Amérique latine et dans les Caraïbes on vit et fait l'amour en riant, comme disait le poète.

Plusieurs volontaires m'ont raconté que des filles qu'ils avaient connues et fréquentées ici leur avaient demandé de leur faire un enfant au boût de quelques rendez-vous. Pas comme un engagement pour les retenir, juste en souvenir. Et si l'enfant a les yeux clairs alors ce sera un beau souvenir. Tant pis d'ailleurs si le géniteur disparait avant même que la fille ne sache qu'elle est enceinte, de toutes façons ce sera sa mère qui s'occupera comme elle peut du futur bébé. Comme elle le ferait avec un canari qu'on lui offrirait, par traddition. Et ici les tradditions ont valeur de loi. Les projets sont un luxe des pays riches, le salaire dépasse ici rarement les 100 euros et une fois le logement payé, il ne reste pas vraiment de quoi vivre dignement. Alors l'Amour, celà ne fait pas vraiment partie des préoccupations. Bluefields et ma participation au projet de bE est la suite logique de mon voyage, je l'avais déjà dit auparavant. Pour voir de plus près la double face de la réalité en ce qu'elle a de beau et de laid à la fois.

Et de même qu'il n'y a pas de futur sans racines, il n'y a pas de développement sans compréhension de ce qu'est vraiment le développement pour les gens que l'on prétend aider. Les premiers jours où je suis arrivé ici, j'ai eu une courte discussion avec le responsable qui me disait que l'on ne peut aider les gens que s'ils ont un problème. Et le fait d'apporter l'électricité dans une communauté qui ne l'a jamais eu n'a de sens que si celà leur apporte quelques chose personnellement. Sinon on ne fait que créer un besoin et donc un problème de plus au lieu de les aider. En observant l'expérience de bE ici, on se rend compte aussi que pour que les gens s'impliquent dans le projet - condition sine qua none à sa réussite - la seule solution est qu'ils en tirent un profit direct, c'est-à-dire de l'argent.

Un exemple concret: on construit une éolienne qui fournit 1000 Watts, suffisament pour alimenter une chambre froide quelques heures par jour et assurer une chaine du froid au poisson que l'on pêche sur la côte. Cette chambre froide permet de créer une petite coopérative de pêcheurs qui pourront vendre leur poisson dans les autres communautés. Et avec l'argent de la pêche ils peuvent payer la maintenance de l'éolienne (changement des batteries) et un salaire à l'opérateur qui s'occupe de la maintenance. On a ainsi généré de l'emploi, pour les pêcheurs qui peuvent à présent vendre leur poisson à des marchés auxquels ils n'avaient pas accès, et pour un opérateur qui gère le bon fonctionnement de l'éolienne.

Sinon, si l'on se limite à installer une éolienne et à former une personne à la maintenance, celle-ci ne le fera pas bien car elle n'en tire rien personnellement, l'éolienne va se dégrader plus vite et quand il faudra changer des pièces, personne n'aura d'argent à mettre dedans. Comme dans beaucoup de projets similaires, c'est alors l'ONG qui fait survivre l'installation qui est vouée à disparaitre à terme, une fois que l'ONG arrêtera le projet ou l'injection d'argent.

Mettre en place des projets adaptés aux contexte particulier des communautés demande beaucoup d'efforts, d'argent dépensé dans des voyages sur place, de communication. C'est pourtant le prix à payer pour que le projet se pérennise et devienne viable. C'est aussi le prix à payer pour que la coopération soit un succès et que le projet apporte un vrai développement durable. Celà veut dire saisir les enjeux techniques et humains, et avoir la capacité d'affronter toutes les difficultés liées à la particularité de chaque nouveau projet d'installation.

Derrière celà, il y a un besoin énorme d'argent pour mener à bien la mission jusqu'au boût. C'est aussi un des atouts de bE qui malgré sa patite taille, a une antenne aux Etats-Unis et une en France. Et si j'en parle ici, c'est parce que je viens d'être chargé de coordoner les collectes de fonds et la synchronisation entre le bureau des Etats-Unis, de la France et les besoins ici en temps réel. Améliorer la coordination et la communication pour que le projet reçoive le flux d'aide dont il est dépendant au bon moment.

Le financement du projet passe aussi par se faire connaitre et par les contacts. J'avais mentionné Hugh Pigott, le guru des éoliennes de fabrication artisanale à travers le monde. Il sera parmi nous dans 3 semaines et sera au centre de conférences organisées par bE sur les énergies renouvelables, avec comme invités des gens d'autres universités nicaraguayennes et nord-américaines. Autrement dit, pas mal de travail de coordination pour ma part en perspective avec - cerise sur le gâteau - la responsabilité des relations avec les médias qui doivent couvrir l'évênement. Non, correction, la cerise sur le gâteau sera la grosse fête qui va accompagner l'évênement et marquera en même temps le cinquième anniversaire de bE.

BlueEnergy est la seule ONG au Nicaragua qui fasse du développement. D'autres ONG travaillent à l'aide au développement, mais bE est la seule à faire du développement technologique et stratégique. C'est-à-dire développer des technologies existantes pour les adapter aux besoins locaux, en même temps qu'elle développe une approche qui soit adaptée au contexte local. Et c'est là toute l'originalité de bE, d'avoir comme objectif un modèle de développement local qui à terme soit viable et durable. Le projet à Bluefields est un projet pilote qui s'il marche, sera ensuite exporté à d'autres régions comme l'Afrique.

Cette semaine le fondateur de l'ONG était avec nous et les prochaines semaines vont être très chargées. En même temps, le Nicaragua est dans une phase assez incertaine avec beaucoup de tensions politiques, ce qui a des conséquences sur les ONG opérant dans le pays. C'est aussi pourquoi bE redouble d'efforts pour préserver ce qu'elle a construit, en partenariat avec les gens d'ici et les différentes institutions. Celà demande maturité et connaissance du pays, en même temps qu'une confiance réciproque basée sur ce qui a déjà été fait et l'opinion positive des gens d'ici.

18.9.08

Entre Socca et musique irlandaise

Désolé pour les photos, connection lente (très), appareil photo sans piles, et puis pour parler de musique pas besoin de photos ! Mais d'abord quelques mots sur mon activité de ces jours sur le projet. D'abord pour dire qu'après quelques vidéo conférences avec le fondateur de bE (blueEnergy) qui d'ailleurs vient la semaine prochaine, il ressort que mon rôle ici a été redéfini ... pour ainsi dire entièrement.

Et même si je travaillerai à l'organisation du projet il ne s'agît plus de la mise en place d'un système de gestion sinon de "manager" tous les volontaires ici. Aujourd'hui est arrivé l'un des derniers volontaires prévus pour l'année à venir, et avec lui nous sommes à présent 15, ce qui est déjà une bonne équipe. En fait, plutôt que manager je préfère dire "coordiner", ça sonne mieux et évite de me rappeler certains souvenirs liés à ma colocation en Espagne ! Voilà pour la partie théorique de mon travail. Pour ce qui est le la partie pratique, cette semaine on avait tous une formation à la maintenance des éoliennes, ce qui permet de comprendre rapidement beaucoup d'aspects du fonctionnement et est finalement bien intéressant.

En même temps j'ai eu l'agréable surprise de constater que mes connaissances nautiques sont d'un grand secours ! Certains matériaux comme le bois utilisé sont les mêmes que pour les bateaux, et on utilise aussi les mêmes noeuds alors je me suis retrouvé à expliquer le noeud de chaise à des gens d'ici ... plutôt cocasse. Je me suis retrouvé en même temps responsable d'une étude à mener sur l'éventuelle utilisation d'un winch pour lever les tours des éoliennes qui pésent pas loin d'une tonne et nécessitent pour l'instant une quinzaine de personnes lorsque l'on veut les descendre et remonter pour entretien... Quant aux cordes utilisées, elles coûtent cher alors quand elles s'abîment on coupe la partie abîmée et fait la jonction entre les deux boûts avec une épissure. Pour les boûts qui s'effilochent, une surliure et on n'en parle plus ! Toutes des techniques bien utiles que l'on apprend à bord d'un voilier. D'ailleurs les personnes qui connaissent ces techniques ici les ont apprises sur des bateaux de pêche !

J'ai aussi dit que j'allais parler de musique, d'abord parce que la musique est de partout, dans la rue du matin au soir (voire la nuit), et depuis peu aussi dans la maison. La plupart des volontaires sommes logés dans une même maison dans laquelle on compte depuis peu trois guitaristes plus un bassiste. Sauf que jusqu'à hier on n'avait pas de guitarre, mais heureusement c'est chose faite depuis que le dernier volontaire est arrivé avec la sienne. On a donc à la maison un professeur officiel de guitarre français, un guitariste irlandais et un américain plus un bassiste, ce qui promet de belles soirées ! Par ailleurs, le bassiste n'a pas apporté sa basse mais un harmonica, ce qui devrait être bien utile pour la musique irlandaise ... Et pour commencer en douceur, hier soir Bossa Nova et jazz (Django Reinhart) pour un vendredi soir bien agréable !

Pour ce qui est de la musique locale, c'est un mélange de musiques caribéenes, entre socca et reggae. Et pas mal de musiciens locaux gravitent autour de blueEnergy. Il faut dire que les bons endroits où sortir se comptent sur les doigts d'une main, alors au long des quatre ans de présence de l'ONG ici des liens se sont tissés. BlueEnergy organise aussi chaque année une fête où sont conviés ces musiciens qui sont devenus des amis de l'organisation. Tous ont produit des CD non-officiels, d'ailleurs ici impossible de trouver des CD originaux, pas de marché pour celà. Tous les CD se vendent dans la rue pour un ou deux dollars et celà permet aux groupes qui enregistrent dans les radios locales de se faire connaitre pour peu d'argent.

Evidemment, si on est adepte du rock ou de la salsa les endroits où en écouter sont assez durs à trouver. Mais parfois dans la rue on entend de la musique latine, comme on entend du flamenco en se balladant dans le quartier immigré de Barcelone. On peut aussi entendre du très bon rock de temps en temps comme Soda Stereo, et plus curieusement des chanteurs espagnols comme Bunburry ou Enanitos Verdes. Ici le mot d'ordre est métissage, une sorte de version caribéenne de la radio Couleur3 qui rend Bluefields vraiment unique.

Une chanson que je ne peux pas télécharger mais qui est un peu l'emblême de la musique Blufileña s'appelle Virgin, du groupe Two faces. Pqr contre j'ai commencé à collecter quelques musiques d'ici et continuerai à en mettre au fur et à mesure sur un site perso dédié. Ce soir grosse soirée d'adieu pour le départ de deux volontaires à la maison, on sortira tous les meubles et place à la musique .... booty booty !!

9.9.08

Mosqueado por los mosquitos y las moscas en la Moskitia

Aquí estamos, sudando y durmiendo poco pero felices porque este lugar tiene magia, y la verdad es que somos unos privilegiados por estar aqui. Cuando digo nosotros, hablo de los voluntarios que participamos en el proyecto de bE (blueEnergy), gringos, franchutes, y desde hace pocos días también un irlandés que se unió al equipo. Me esperaba un cambio drástico respecto a mi viaje para llegar, y así fue amigos. Bluefields tiene algo muy especial y ahora entiendo porque a los que se van les cuesta tanto dejarlo atrás.

Ese algo especial tiene que ver con los colores, no solo el de la piel de la gente, sino también el de su música, de su cultura, de su variedad. Y si el país Maya es uno de los reinos de los colores, Bluefields es definitivamente otro.


La noche blufileña esta hecha de socca, reggae y flor de caña. Se escucha poca música latina, aquí el ambiente es caribeño y se baila bien apretadito. O sea que la noche es tan caliente como el día en Blueflields ! Y aunque la ciudad no tiene playa, se encuentra una a unos 10 minutos de panga, en la isla del Bluff. Esta playa es grande y agradable, y además suele estar totalmente vacía. Así que sábado fuimos a dormir allí, con unos amigos de aquí que nos habían preparado pollo y sopa, con unas botellas de ron por supuesto.

Fue un día espectacular, con una agradable briza de mar para amenar el día entre futbol y baño. Y así fue hasta que terminó el día con las botellas traidas. Pero poco tiempo después de que todo el mundo haya terminado de armar su hamaca e instalarse confortablemente dentro de un chirringuito libre, empezó a llover. Lo que hizo que la brisa terminé, y entonces llegó un ataque masivo de sand flies, son moscas puy pequeñas que forman como una nube y atacan a todo, dejando pequeñas picaduras. Se siente lo mismo como si fueran hormigas volantes que lo atacarán. Y nadie se salva de ellas ya que pasan a través de las mosqueteras. Así que todo el mundo se fue corriendo al agua, con el mar aún formado por el viento del día anterior. Y allí nos quedamos hasta el amanecer, cuando las sand flies volvierón a esconderse del sol en la arena. Total, acabémos nuestro viajecito en el Bluff exhaustos, y dejémos la isla corriendo hasta la primera panga del día para volver a nuestra apacible Bluefields.

Pero hoy es fiesta nacional, así que mejor no pensar demasiado en descansar, esta noche va a ser otra noche movida. Y a partir de martes empiezan las cosas serias para mí. Hasta ahora no he hablado mucho de lo que yo iba a hacer aquí, por la buena razón que aún no está totalmente definido. Y es que viernes hablé con el fundador de blueEnergy en San Fransisco, el cuál me preguntó si estaría intereresado en ser el Volunteers Manager ... así es amigos, ya me imaginaba con mi silla de ruedas de siempre dándole a la computadora pero parece ahora que las cosas no van a ser tan relajadas ! Pero aún hay cosas que hablar asi que no digo nada más de momento ... por si las moscas !

Intento poner unas fotos del fin de semana, pero son muy grandes (usé la camara de un amigo) y la conexión no da de momento para subirlas ... lo volveré a intentar, paciencia !