15.8.08

Lachuá - Huehuetenango

Selon moi il existe 2 dangers dans les blogs personnels, le premier est de tomber dans le narcissisme, et le second est de généraliser à partir d'une expérience personnelle. Et même si le dire ne m'absout pas de mes fautes, j'espère en tous cas ne pas trop tomber dans ces deux travers.

Cette semaine à travers le Guetemala m'a déjà enseigné à relativiser certaines choses. Par exemple quand une personne dit que le trajet pour la Lagune de Lachuá dure 3 heures, et bien c'est vrai de manière générale, c'est-à-dire quand il ne pleut pas. Sachant que de ces 3 heures plus de la moitié se fait sur des chemins de terre, plusieurs jours de pluie transforment vite le trajet en odyssée et les 3 heures passent à 5 heure. De la même manière, lorsqu'une personne dit que le bus s'arrête à un endroit, il est bon de rajouter soi-même "parfois". Ce qui ne veut pas dire que les informations soient fausses on est d'accord.

Les petits détours par des sites naturels de cette semaine ont été vraiement magnifiques, mais il était temps de me poser un peu. Après les Bassins naturels de Semuc Champey je suis allé comme prévu à la Lagune de Lachuá, au milieu d'un splendide parc naturel. Depuis Cobán ce sont donc environ 3 heures de bus (durant la saison sèche), dont une bonne partie à travers des chemins le long desquels on traverse de nombreux villages composés uniquement de barraques en bois avec des toits de palmes.

Une fois arrivé à l'entrée du parc, on trouve une petite alimentation où acheter de quoi manger, car dans le parc on trouve une barraque en bois avec une cuisine mais rien dedans. On arrive à cette barraque au bord de la lagune au boût d'un chemin de 4 km à travers la forêt vierge, ce qui est déjà une bonne entrée en matière. Il n'existe que ce chemin dans le parc, et la cabanne est la seule construction humaine dans tout le parc. Le jour où j'y suis allé nous étions 5 personnes plus le guide du parc avec la lagune pour nous. La lagune forme un cercle parfait d'environ 5 km de diamètre et a une profondeur de 200 mètres. Il paraît d'ailleurs que l'eau de la lagune est pratiquement potable et a des propriétés curatives, étant légèrement sulfureuse. Visiblement le parc est un modèle de gestion durable et a été l'occasion pour moi de me familiariser avec l'utilisation des latrines sèches. J'aurai sans doutes l'occasion d'en reparler au Nicaragua.



Après une bonne nuit réparatrice bercé par les bruits de la forêt, lever à 5 heures pour refaire le chemin inverse jusqu'à Cobán. Et une fois à Cobán, nouveau bus pour cette fois rejoindre l'autre côté du Guatemala, direction Huehuetenango qui se trouve prês de la frontière mexicaine. Mais la route est très longue et j'ai profité d'une offre de mon amie guatemaltèque Leonor pour m'arrêter dormir chez ses parents, dans la petite ville de Sacapulas située justement entre Cobán et Huehuetenango. J'ai eu beaucoup de chance avec le temps jusquà présent et il a fait un temps superbe à Lachuá alors qu'il pleuvait dans le reste du pays. Par contre les chemins montagneux se sont transformés en une piste boueuse qui devient assez dangereuse quand la pente dépasse les 5 degrés. Par ailleurs le terrain est peu stable et on peut voir de nombreux glissements de terre recouvrir le chemin.

Et puis , puisque ces derniers jours se sont passés en grande partie assis sur une banquette à sauter sur des bosses, je dois glisser une petite anecdote sur le transport dans cette partie du Guatemala. Les bus traditionnels ne peuvent pas passer par ces chemins alors ce sont ce qu'on appelle ici des microbus - des vans japonais - qui prennent le relais. Sauf que ceux-ci sont assez comparables à des mules ! Ils sont aussi confortables, passent de partout, et surtout avancent quand ils en ont envie. Trois "escales techniques" pour revenir de Lachuá, plus une autre sur la route de Sacapulas.

A l'intérieur une pesonne se charge de faire payer les gens et de fixer les bagages sur la galerie, parfois en route. Et sur la route de Sacapulas, alors qu'il faisait déjà nuit et sous une pluie battante, l'un des bagages s'est mis à bouger. Imaginez un carton de canettes à faire tenir en place sur une galerie mouillée et ce sur une route de montagne. Cette fois la personne qui s'en chargeait était un gamin d'une dizaine d'année, et bien ni une ni deux, le gamin a fait coulisser l'une des fenêtres du van et est monté en marche sur le toit pour fixer le carton. Imaginez le van lancé à une bonne vitesse sur une route de montagne et un gamin sur le toit sous la pluie qui s'accroche à la galerie pour fixer un carton avec des cordes. Tout s'est bien terminé heureusement, mais enfin il n'y a bien qu'ici qu'on peut voir ce genre de choses ...

Une fois arrivé à Sacapulas j'étais attendu par une cousine de mon amie qui gardait la maison, les parents n'étant pas là, et ai été traité je dois le dire comme un roi. Incroyable gentillesse des gens ici, tant la famille de mon amie que ceux que j'ai rencontrés dans ces microbus. En tous cas, c'est le souvenir le plus précieux sans doutes que je garderai de ce pays avec ses paysages. J'en ai également profité pour visiter des salines proches de la ville dans lesquelles les gens extraient du sel de la terre. Ne me demandez pas d'explication, je ne sais pas et ma guide locale qui apparait dans la photo ci-dessous n'a pas su m'expliquer non plus (le charme guatemaltèque).

Une autre curiosité de la ville est l'eau chaude qui apparait sur les rives de la rivière qui passe à côté de la ville. Cette eau est envoyée par des pompes vers des sortes de thermes dans lesquels les gens viennent profiter de l'eau et des ses propriétés curatives. L'eau sort de terre à environ 80 degrés et est légèrement salée, se trouvant juste à côté des salines. Ah, les arbres que l'on voit derrière ma petite guide sont des papayers.

Après cette petite visite fort agréable, nouveau départ cette fois pour rejoindre Huehuetenango qui se trouve à 2 heures de route de Sacapulas. Finie la pause nature et retour aux villes, pas trop grande mais bien plus agîtée que les endroits où j'étais les derniers jours. Mais avant celà je souhaite dire un immense merci à Leonor et sa famille ainsi qu'aux autres guatemaltèques que j'ai croisés cette semaine, l'accueil a été exceptionnel et j'espère un jour avoir l'opportunité de le leur rendre.

L'intérêt principal de Huehuetenago est que la ville se trouve au pied d'une des plus belles chaines de montagne du Guatemala, les Cuchumatanes. Mais aujourd'hui le temps est gris et on ne voit pas grand chose. La ville est quand même à 1900 mètres d'altitude et la température bien agréable. Par ailleurs, si la ville en soi n'a pas grand chose d'exceptionnel, les rues sont étroites et très animées, s'y promener est donc bien agréable. Demain en principe je rejoins la copine de la capitale au bord du Lac Atitlan, passage obligé de tout voyage qui se respecte au guatemala ... si je trouve le bus en tous cas, parce que dans cette ville l'organisation est un peu ... aléatoire ! Ce week-end photos du Lac promis, et un article - en espagnol cette fois pour alterner.

A suivre donc ...