7.8.08

San Cristobal de las Casas

Quand j'ai commencé à tracer la route de ce voyage je l'ai fait sans guide mais ai suivi un critère géographique selon le relief et la carte des populations indigènes. Par la suite un guide de voyage m'a simplement aidé à affiner la route, et il semble que le choix ne soit pas mauvais car ce voyage gagne au fur et à mesure en intensité et en intérêt.

Désolé pour les photos des ruines de Palenque mais le guide en question ne disait pas que le bus arrivait trop tard pour les visiter ! Dommage, surtout que la ville de Palenque est précisément le type de villes touristiques que j'essaye d'éviter. Heureusement une petite fête locale a sauvé la courte journée à Palenque qui était une étape obligée avant d'attaquer les montagnes du Chiapas.

Côté contrôles militaires pas de problèmes, juste de quoi retarder un peu le bus mais rien de trop pesant. Par contre voyager en 1ère catégorie est décidément une mauvaise idée. D'abord parce qu'ils mettent la climatisation à fond histoire de rappeler qu'elle marche, et ensuite on doit écouter du Barbara Streisand ou voir un film avec Meg Ryan (voire les 2 ) tout le long du voyage. Surtout que contrairement à ce que disait la compagnie on arrivait à San Cristobal de las Casas non pas à 8 heures du matin mais à 4h30 ...

Et trouver un hotel à cette heure n'est pas forcément chose aisée, sans compter que San Cristobal est en altitude et la nuit la température est de l'ordre de 10 degrés. Comme quoi arriver à San Cristobal se mérite ! Surout qu'encore tout grelottant du bus et de la traversée de la ville, une fois que j'avais enfin trouvé un lit (vers 5h30) je me réveille avec le feu aux fesses !! Je veillerai donc à freiner la sauce de chiles habaneros à l'avenir ... mais comme quoi le Chiapas se mérite vraiment ..

San Cristobal est l'une des villes où je voulais passer absolument - une intuition - et à présent je sais que j'ai bien fait. Un parfum de paradis originel retrouvé, où modernité et traditions cohabitent en harmonie, en apparence du moins. Si le Yucatan est le pays maya, l'état du Chiapas est le pays des couleurs. Une explosion de couleurs dans les habits indigènes, une infinité de mélanges de couleurs que l'on retrouve aussi bien dans la peau que dans les fruits et légumes du très beau marché. Malgré les touristes on a vraiment l'impression d'être dans un endroit enchanté.

Le Chiapas est l'une des régions les plus pauvres du Mexique et les indigènes vivent dans des conditions très précaires, mais au moins tout le monde semble heureux et vivre librement selon ses traditions. Le problème des communautés indigènes c'est surtout la terre et le non respect de leurs droits par le pouvoir central, mais cela est une longue histoire. Ce blog n'a pas d'ailleurs de vocation politique, mais juste une petite paranthèse pour revenir au mélange de la modernité et des traditions qui est l'un des thèmes sur lesquels les Zapatistes - dont l'insurrection en 1994 a commencé ici à San Cristobal - attaquent le néoliberalisme. Sans passé il n'y a pas d'avenir, et c'est aux racines des communautés indigènes que s'attaque le néolibéralisme, pour lequel seul existe le présent.

J'en parle simplement parce que c'est l'un des thèmes de ce voyage, ce que les historiens appellent le sens de l'Histoire et que selon eux on a perdu depuis l'arrivée du capitalisme. Bref, à San Cristobal le climat est parfait, pas plus de 23 degrés et pas d'humidité, finies les 3 ou 4 douches par jour. Je resterai demain et ensuite encore un long voyage sans doutes de nuit pour rejoindre la frontière du Guatemala, la ville de Tapachula en particulier.

Avant celà j'écrirai toutefois un petit message en espagnol pour mes amis hispanophones, et vous laisse une photo de mon hotel ici. Et puis écrire en francais sur des aventures vécues en espagnol est parfois un peu frustrant, A suivre donc ...