J'y étais attendu par ma guide préférée qui m'avait déjà accompagné au Panama. Pour cette première étape en Colombie on est restés autour de Medellin, la bien nommée ville de l'éternel printemps. Un climat parfait, et une ville résolument tournée vers l'avenir. A vrai dire, Medellin est sans doute la grande ville d'Amérique latine la plus agréable parmi celles que j'aie visitées à ce jour. Les gens y sont adorables et il est facile de s'y déplacer. La grande fierté des gens - à part Botero, l'enfant prodige qui a fait cadeau à la ville de grand nombre de ses oeuvres - est le Metrocable. Des télécabines flambant neufs qui depuis peu relient les anciennes favelas perchées sur les flancs des montagnes alentours au centre-ville. C'est une très belle réussite et depuis on a même créé des bibliothèques dans des favelas où il y a peu personne ne se serait aventuré. Les habitants de ces favelas ne connaissaient d'ailleurs pas le centre de Medellin, le transport étant trop compliqué et risqué. A présent, pour moins de 50 centimes d'Euros les gens peuvent se rendre n'importe où en ville par les airs, découvrant leur quartier sous un autre jour. C'est aussi l'ouverture d'un nouveau marché prometteur pour l'entreprise française qui a réalisé le chantier.
Medellin se trouve aussi et surtout au milieu de très belles montagnes, et si l'on dispose d'une voiture (ou d'une guide épatante comme la mienne), une multitude d'excursions sont possibles. Pour mon premier voyage dans le pays, ma guide personnelle en a choisi deux: Guatape et Santa Fe de Antioquia. Guatape est une petite ville coloniale très jolie entourée d'un labyrinthe de lacs de montagnes impressionnants, lesquels sont facilement observables depuis le pain de sucre de Guatape. Un paysage sensationnel qui donne vraiment envie de partir naviguer sur ces eaux calmes. On trouve aussi dans la ville de très belles ornementations sur les devantures des maisons.
La prochaine étape, Santa Fe de Antioquia, est l'ancienne capitale coloniale, depuis dépassée par Medellin pour la province d'Antioquia. Le climat y est bien plus chaud qu'à Medellin où nous sommes retournés avant d'embarquer pour Bogota d'où je prenais mon vol transatlantique en direction de l'Espagne. Pour les photos de Santa Fe d'Antioquia et Guatape, jeter un coup d'oeil au diaporama Colombia à droite.
L'avion est arrivé à Madrid avec 3 heures de retard, trop pour pouvoir attraper le bus que j'avais réservé pour Barcelone. Direction la queue d'attente donc pour acheter un nouveau billet de bus et encore quelques heures à flâner dans Madrid avant de pouvoir enfin partir pour Barcelone, juste le temps de renouer avec les tavernes à tapas. Mais à Barcelone on m'attendait pour une fête d'adieux sur la plage alors pas question de trainer trop à Madrid.
7 heures à nouveau assis avant d'arriver enfin à ma première vraie étape Européenne, et pouvoir laisser mon sac chez un copain qui commence maintenant à être habitué à me voir débarquer avec ma maison sur le dos. Il sait surtout que mon arrivée veut dire tournée des anciens endroits où nous sortions, et comme cette fois je ne restais pas beaucoup de jours, les nuits ont été tout juste assez longues pour tous les faire. La fête sur la plage était très sympa, guitare et vin espagnol comme il se doit, avec pour fond sonore le son des vagues mêlé à la musique rythmée des chiringuitos (paillotes branchées à touristes). La suite a été décidée par l'arrivée de la pluie: direction le quartier immigré pour retrouver l'ambiance colorée des salles sombres dans lesquelles se métissent clients et styles de musiques au rythme des verres de rhum et d'absinthe.
Le lendemain, réveil assez dur en raison du décalage horaire (et du rhum). Juste le temps d'aller prendre le petit déjeuner sur mon ancienne petite place de la Concorde, et départ pour une journée de shopping dans les bazars remplis d'imitations encore chères pour mon budget. L'occasion de me rendre compte qu'en moins d'un jour j'étais redevenu cette autre personne que j'avais oubliée. Au Nicaragua tout le monde vit avec à peu près rien, et le verbe avoir ne se conjugue généralement que pour demander un peso dans la rue. Et voilà qu'à peine débarqué en Europe je commence déjà à dévisager les gens, leur voiture, leur Rolex et autres bling-blings. Je ne crois pas être plus matérialiste que n'importe qui d'autre de mon espèce mais là, en regardant mon reflet dans la glace d'une vitrine j'ai l'impression que tous les gens me regardent comme un clochard et tout à coup je me sens repris par une nouvelle fièvre, consommatrice cette fois.
Quand on n'a à peu près rien la vie n'est pas plus facile mais elle est plus simple. On ne se préoccupe pas pour ce qui n'existe pas, et comme à Blufields il n'y a pas vraiment de consommateurs et bien il n'y a à peu près rien à acheter. Alors au lieu d'utiliser le verbe "avoir" on utilise plutôt "être". Pas toujours à bon escient d'ailleurs. Parfois (souvent) c'est pour dire du mal d'une personne, mais au moins là-bas pas de fièvre dépensière.
Depuis Barcelone j'ai rejoint Montpellier en bus (clochard non mais pas loin quand même) où m'attendait de la famille. Premiers repas bien français, premières nouvelles de la famille. Ce ne sera qu'un début. Le lendemain direction Lyon avec au programme non moins de 6 oncles et cousins différents à qui j'ai rendu visite. Autant de repas gargantuesques et au final pas loin de 5 kg en plus au moment de reprendre l'avion. L'un de ces repas mérite quand même une mention spéciale (même si tous furent très bien). Ce fut pour la fête des vignerons d'Auxey-Duresses, près de Beaune. Début des festivités le matin avec des tartes, puis repas de midi, puis à nouveau tartes vautrés dans le pré de la St Barthélémy - le roi de la fête - puis dégustation chez un autre vigneron, puis repas du soir et enfin retour au lit après un feux d'artifices du 14 juillet déplacé pour l'occasion (de mon passage ?).
Au final des vacances bien familiales, bien gastronomiques et bien agréables. Seul regret, le manque de temps pour monter en Belgique voir ma petite Caro. Ce sera pour la prochaine fois, promis ! A peine remis du décalage horaire et des repas sans fin et il est déjà l'heure de faire à nouveau le sac et de dire au revoir. Au programme le même chemin à l'envers, avec une petite variation toutefois: une journée de navigation à Port Camargue avec Capitaine Paulo avant de rejoindre l'Espagne. Ci-dessous quelques photos de cette journée tellement agréable que j'en ai perdu mon car pour Barcelone (encore une fois).
La voile version terroir:
Moi: "non".
Elle: "alors désolé vous ne pouvez pas quitter la Colombie".
Moi: "..."
Au final j'ai dû acheter un billet (240 US$) pour le Nicaragua que je n'allais pas utiliser. Je lui ai donc demandé un billet remboursable. Elle m'a confirmé que oui, pas de problème, qu'en arrivant au Nicaragua je me présente simplement à leur bureau et ils me le rembourseront (le voyage en bus au Nicaragua lui ne coûte que 20 US$). Sauf qu'une fois à leur bureau de Managua, une nouvelle hôtesse refuse de me rembourser, prétextant que je devais être Nicaraguayen ...
L'Histoire nous dira le reste car ce n'est pas encore terminé, et de toutes façons c'est plus de la faute des douanes Costariciennes que de la compagnie aérienne, le Costa Rica m'ayant d'ailleurs réservé assez régulièrement des mauvaises surprises. Quant à la Colombie, toutes les photos se trouvent dans le diaporama Colombia. Et au cas où elles ne vous donnent pas encore envie d'y aller, sachez que c'est un pays extraordinaire, les gens y sont très accueillants, les paysages grandioses et la culture d'une richesse comparable à celle du Brésil. D'ailleurs on y respire la même joie de vivre et peu de monde généralement a envie d'en repartir. Quant à la sécurité, on y voit moins de militaires qu'en Amérique Centrale et les villes sont de manière générale plutôt plus tranquilles que dans les autres pays d'Amérique latine que j'aie visités.