27.8.08

Le rouge et le noir

Petit retour en arrière avant de passer la frontière du Honduras avec le Nicagarua. Je suis parti lundi de Comayagua pour rejoindre la capitale du Honduras Tegucigalpa. Et déjà les choses commencent à se passer totalement différemment à ce que j'avais prévu. D'abord Tegucigalpa est jusqu'à présent la grande ville (1 million d'habitants) la plus sympa que j'aie visitée depuis le débût de ce voyage. Au point que j'en ai abandonné la petite rando que j'avais prévue sur les hauteurs, dans la vallée de los Angeles. Tant pis pur la perspective cette fois, j'ai décidé - une fois n'est pas coutûme - de profiter de la douceur de la ville.

Par contre désolé pour les images de la cathédrale de Tegucigalpa, elle est vraiment belle mais en cours de restauration ... Dommage. Même l'hôtel conseillé dans mon guide était super, et à ma grande surprise pas cher du tout. Evidemment, en tant que capitale Tegus concentre les problèmes de pauvreté du pays, et on voit pas mal de gens sniffer de la colle dans un coin par exemple, je n'ai pas vu d'enfants toutefois. Selon les statistiques, 70% des honduriens sont en-dessous du seuil de pauvreté.

Le hazard a aussi voulu que le jour où je passais dans la capitale, le président hondurien Manuel Zelaya signait l'adhésion du pays à l'ALBA (ALternative Bolivarienne pour l'Amérique) promue par le président vénézuelien Hugo Chavez. Un évênement important auquel participait Chavez mais aussi Ortega, le président du Nicaragua. Il est d'ailleurs intéressant de noter que le Honduras, le Nicaragua et le Guatemala ont tous les trois signé un Traité de Libre Echange avec les Etats-Unis, et ont adhéré d'autre part à l'ALBA de Chavez, un petit paradoxe qui ne semble pas surprendre plus que celà les gens d'ici.

Bref, j'ai donc quitté la capitale du Honduras mardi matin pour rejoindre la frontière nicaraguaïenne. Sauf que pour une raison obscure, le bus a suivi une toute autre route que celle prévue, et je me suis retrouvé non pas à Estelí comme je l'avais imaginé mais à León. Pas grave, León est une très belle ville coloniale et rivalisait d'ailleurs avec l'autre plus belle ville du pays Granada pour le titre de capitale. Pour ne pas faire de jalouse c'est finalement Managua entre les deux qui allait être choisie ! Sur le chemin de León, on voit le volcan San Cristobál, le plus haut du pays si je ne dis pas de bétises.

J'ai vu à León les plus belles maisons coloniales de mon voyage. Par contre, alors que je pensais me retrouver dans une ville sans touristes (Estelí), et bien c'est le contraire qui s'est produit. J'ai dormi dans un dortoir assez cher au milieu d'anglais qui semblent fort apprécier la bière locale ! Mais ce n'était que partie remise, et ce matin lever 4h45 pour prendre un bus pour rejoindre Estelí plus au nord. En fait, je me suis installé à bord du bus à 5h15 mais celui-ci n'est parti que 3 heures plus tard ... Une fois parti, encore 3 bonnes heures sur une route qui de route n'a en fait que le nom. Au programme: musculation du dos et du bas du dos en particulier ! En fait, le pilotage sur les "routes" ici consiste à éviter les parcelles de goudron qui datent visiblement de nombreuses décénies.

L'état des routes est la seule grande différence avec les autres pays d'Amérique Centrale visités avant, avec le fait que l'on y croise plus de gens à cheval qu'en bus ou en voiture. D'ailleurs, une fois arrivé à Estelí on trouve un grand nombre de petites échopes qui travaillent le cuir et fabriquent selles et bottes. Et cette fois plus aucun touriste ... à part moi ! Sinon la végétation est assez similaire au sud du Honduras, de ce côté du pays en tous cas. Car seule cette partie du pays est montagneuse, le reste est plus plat.

Le rouge et le noir sont les couleurs sandinistes, celles du président Daniel Ortega qui a été l'un des personnages clés de la révolution en 1979. Mais aujourd'hui le Sandinisme est bien loin des idéaux de la révolution et les ennemis d'hier sont les partenaires d'affaires d'aujourd'hui. Mais ces couleurs sont quand même omniprésentes. On trouve aussi de belles fresques dans les villes, moins souvent politiques qu'à Cuba mais quand même souvent nationalistes.

Quant aux spécialités nationales, on trouve des plats très similaires à ceux du reste de l'Amérique Centrale, toujours à base de haricots rouges et de riz. Parfois on rajoute du fromage assez aigre, des oeufs, des bananes plantin frites, des avocats ... La fierté nationale est généralement dans ces pays à chercher du côté de la bière nationale et du rhum. Au Nicaragua, le rhum Flor de Caña est l'un des meilleurs au monde (testé et approuvé), et la bière locale la Toña:

Mauvaise surprise par contre, le Nicaragua est pour l'instant plutôt plus cher que le Honduras, pour le logement en tous cas. Par contre les gens sont vraiment charmants, ce qui entre nous ne m'a pas vraiment surpris ... Mais je viens juste d'arriver alors attendons la suite ! Au programme demain, la ville de Matagalpa où je viens d'apprendre que l'on fabrique du très bon chocolat ... le renseignement venant d'une collègue de l'ONG qui se charge d'organiser mon arrivée (et l'approvisionnement de la troupe !).

A suivre donc ...