17.5.09

Tropico loco

Avant de venir j'avais pensé abuser un peu de mon illustratrice préferée pour lui demander de me dessiner un personnage, et d'apporter à ce blog une touche de fiction. L'idée était de rendre la routine plus sexy" comme disent les anglophones, et de broder un peu autour de la réalité pour la rendre moins ennuyeuse à lire. Finalement je ne l'ai jamais fait, et pourtant celà aurait au moins permis d'apporter un peu de graphisme à ces articlesqui manquent cruellement de photos depuis que je n'ai plus d'appareil photo. D'ailleurs j'au dû emprunter celles de cet article, merci Claus !

En même temps, je me dis parfois que la réalité dépasse la fiction ici, et que finalement il n'est pas vraiment besoin de talent créatif pour raconter la côte Caraïbe et ses histoires, il suffit d'ouvrir les yeux et surtout les oreilles. Déjà lors de mon premier séjour à Panama j'évoquais l'ambiance de roman policier, et ce n'est pas qu'une impression abstracte comme on peut en avoir à sortie d'un film. Il s'agît bien de la réalité, dans laquelle l'esthétique n'est pas que superficielle. Quand la pauvreté et l'argent se côtoient de façon trop proche, il en sort un monde à la fois cruel et absurde. La pauvreté devient graphique et l'étranger devient une marionette au milieu d'un décor bien réel.

Depuis les derniers mois j'ai dû cotoyer la police pas mal de fois. D'abord pour ma stupide histoire de vol de sac à dos sans gravité, ensuite pour le vol plus grave de deux coffres fort à la maison, et plus récemment pour l'agression grave de deux filles amies de l'organisation. Police nationale, nations unies, ambassade, toute le paus semble s'être mobilisé et le coupable est en prison. En tant que coordinateur des volontaires j'ai suivi tout le processus judiciaire jusqu'au procès préliminaire cette semaine. Avant la comparaison du coupable, un autre était jugé pour traffic d'armes et de drogue, blanchissement d'argent et fabrication d'explosifs. Celà lui vaudra 9 années de prison.

La semaine dernière c'était un ami local a qui trois types armés de machettes ont volé son argent. A moi il ne m'est jamais rien arrivé de semblable, peut-etre parce que j'évite certaines situations. Qui sait ! C'est même le premier pays où j'aie eu un contact vraiment agréable avec la police, à part la Belgique. Mais il est dur de comparer Liège à Bluefields. Toujours est-il que c'est un policier qui est en train de m'aider à investiguer l'achat d'un possible cayuco. Une pirogue en bois avec une voile si possible, voir même un foc. Il est possible d'en trouver entre 50 et 100 dollars. Celà me permettrait d'aller pêcher le week-end dans la lagune et les rivières alentours, avec un ou deux autres volontaires selon la taille du cayuco.

Il existe une technique assez connue et utilisée ici, avec une lampe et un couteau au boût d'un bâton. Pour des week-ends sur l'eau, avec un hammac, une machette et quelques allumettes. J'ai déjà trouvé un endroit où laisser le cayuco, et l'idée semble séduire pas mal de monde, une façon aussi de se fondre un peu plus dans le paysage local. Et peut-être que l'organisation accepterait de financer une vraie voile avec son logo, sinon ce sera une voie en plastique comme la plupart des pêcheurs. Pourquoi pas même participer à la régate annuelle de Bluefields. Les photos ci-dessous ne sont pas les miennes, elles ont été prises à Rama Cay, l'île originelle des Ramas dans la lagune de Bluefields.


Peut-être bientôt à nouveau sur l'eau donc, et peut-être enfin que j'aurai mon bateau pour naviguer dans les Caraïbes sur les traces de Henry Morgan ... A suivre !