10.8.08

Petite pause à Ciudad Guatemala

Le plus frustrant avec les bus de nuit c'est que l'on ne voit rien. C'est d'autant plus dommage qu'il paraît que la route entre San Cristobal et la capitale du Chiapas Tuxtla Gutierrez est l'une des plus impressionantes du Mexique. Je l'avais déjà faite de nuit pour rejoindre San Cristobal et cette fois pour aller à Tapachula, ville frontière avec le Guatemala. Heureusement en consolation j'ai eu droit au réveil à une belle vue du volcan Tacaná de 4000 m d'altitude. Ce volcan fait partie d'une imposante chaine montagneuse qui sépare le Mexique du Guatemala, c'est-à-dire l'Amérique du nord de l'Amérique centrale.

Depuis Tapachula il existe de bonnes compagnies de bus internationales qui rejoignent directement Ciudad Guatemala en 8 heures. La seule halte est à la frontière, où l'on descend du bus pour traverser le pont à pied qui fait office de frontière (pas la peine de songer à sauter pour passer illégalement) et se faire tamponer le passeport de l'autre côté. D'ailleurs personne ne vérifie vraiment que les formalités sont faites, et pour changer des pesos mexicains en quetzals guatemaltèques pas d'autre alternative que des "changeurs" ambulants. J'avais donc bien fait de changer ce qu'il me restait de pesos à San Cristobal car il faut de toutes manières payer une taxe en quetzals pour avoir son tampon.

La route ensuite est une suite de montées et descentes à travers une nature luxuriante, entrecoupée de nombreuses rivières au bord desquelles de nombreuses femmes laver leur linge. Tout semble pousser ici, et les petites collines qui ornent le paysage sont tantôt semées de maïs, d'ananas, de bananiers ou de canne à sucre. Au Guatemala, pas ou peu de problèmes d'eau et de malnutrition comme dans d'autres pays d'Amérique centrale. Le climat est on ne peut plus agréable et la terre très fertile.

Rendez-vous avait été pris à Ciudad Guatemala avec une amie guatemaltèque que j'avais connue à Barcelone, et rentrée au pays depuis pour y monter sa petite entreprise. La capitale compte environ 3 millions d'habitants et est réputée dangereuse. Une fois arrivé et les affaires déposées chez cette amie, direction le centre pour une rapide visite, sans grand intérêt. D'autant que le temps était à la pluie. Retour donc chez elle pour une soirée bien agréable avec une autre amie également croisée à Barcelone et sa petite famille. L'occasion d'une première approche fort agréable de la gastronomie du pays, et de parler de la situation du Guatemala, ainsi que des pays voisins.

Quelques bouteilles de vin chilien plus tard, au dodo et ce matin lever tôt pour une excursion en voiture à Antigua, l'ancienne capitale au pied du magnifique volcan Agua de 3700 m d'altitude. Antigua se trouve à 1500 m d'altitude et bénéficie d'un climat extrêmement agréable, et l'on y produit d'ailleurs l'un des meilleurs cafés du monde sur les hauteurs de la ville. La ville cessa d'être la capitale après un tremblement de terre en 1976.

Comme je l'avais dit plus tôt, le tracé de la route suivie durant ce voyage se basait au départ sur la géographie, et si la saison des pluie m'incitait à favoriser l'intérieur des terres au dépend des côtes et de possibles plongées dans des eaux turquoises, l'altitude des terres intérieures permet aussi de rendre le voyage nettement plus agréable. C'est l'une des raisons pour lesquelles en principe je resterai au Guatemala un peu plus longtemps qu'au Mexique. L'autre raison est bien sûr que l'hébergement de mon amie guatemaltèque me permet à la fois d'économiser quelques nuits d'hôtel, et de laisser une partie de mes affaires chez elle pour visiter le pays avec un sac plus léger. A partir de demain je partirai donc explorer le pays avec un plus petit sac à dos, ce qui sera bien pratique dans les bus locaux qui n'ont plus rien en commun avec ceux de 1ère classe mexicains.

A suivre donc ...