8.12.09

Le monde est la plus riche des écoles buissionnières

Parfois on apprend au fil des rencontres informelles, dans la rue ou les bistrôts, et parfois on se retrouve l'air de rien assis sur un banc d'école à écouter un maitre raconter l'histoire de l'enseignement. C'est un peu ce qui s'est passé il y a quelques semaines, à l'occasion de la visite d'un expert pédagogue Cubain.

Pour ceux qui ne le savaient pas encore, Cuba a l'un des meilleurs systèmes éducatifs et un taux d'alphabétisation supérieur aux Etats-Unis. C'est aussi l'un des pays pionniers dans la révolution énergétique, pas par idéologie mais par la force des choses. Cette révolution elle est tout près dans les pays du nord, mais tarde à se mettre vraiment en marche. Peut-être que le sommet de Copenhague accélèrera les choses, peut-être pas. Toujours est-il que nous voilà à écouter un cours magistral sur les raisons d'un changement de modèle centralisé à un modèle de production et distribution décentralisé qui s'adapte aux énergies renouvelables et challenges des décennies à venir. Au programme donc démonstration technique, efficacité énergétique, modèles de facturation qui favorisent une réduction de la consommation et surtout l'éducation.

Mario, l'expert en question représentant de Cubaenergía nous a fait un petit clin d'oeil assez inattendu, en relatant son voyage dans la communauté de Monkey Point où il a été invité par blueEnergy. Avec une émotion non dissimulée il nous racontait que le jour de son arrivée à la communauté était le jour de la cérémonie de graduation des élèves de l'école communautaire. Et pas question de s'y présenter avec un costume non repassé. Oui mais voilà, est-ce que le système hybride éolien-solaire installé peut supporter la charge énergétique d'un fer à vapeur ? Discussions entre les membres de la commission d'énergie, consultation de l'équipe technique de blueEnergy qui accompagnait Mario. Réponse: Oui, mais si tout le monde se met d'accord pour ne rien brancher d'autre en même temps. La cérémonie a ainsi pu se dérouler sans plus d'imprévus, après un débat démocratique à faire pâlir de honte les irresponsables individualistes que nous sommes.

Peut-être ne le saviez vous pas mais dans nos pays industrialisés on produit beaucoup plus d'énergie que ce que l'on consomme, entre autre à cause des pertes considérables dûes aux distances du réseau de distribution centralisé. C'est l'une des raisons qui ont conduit Cuba à décentraliser sa production A l'autre extrême de la centralisation on trouve notre système de Monkey Point qui donne de l'énergie à une vingtaine de familles. Dans cette communauté, on demande à une communauté qui il y a 5 ans ne savait rien des miracles de l'énergie, non seulement de devenir des techniciens capables de réparer un système complexe dont tout est nouveau, mais en plus de gérer l'énergie produite de façon bien plus démocratique que ce que l'on fait dans nos pays soit disant éduqués où l'énergie est culturellement une source illimitée qui répond à nos infinis désirs.

Il y a bien dans nos pays quelques exemples d'associations de propriétaires qui ensemble gèrent leur énergie mais c'est plutôt rare, le réseau national n'étant jamais bien loin. Il n'en est pas de même dans tous les coins de la planète, et bien souvent ici même si le réseau se trouve relativement près, une petite communauté multiethnique et désorganisée n'est pas un marché intéressant. Dans tous les cas, cette présentation était l'occasion de se rendre compte que si la côte Atlantique du Nicaragua où 75% des gens vivent sans aucun accès à l'énergie a un grand besoin d'éducation sur l'énergie, dans nos pays du nord on a en revanche un au moins aussi grand besoin de réapprendre ce que l'on croyait savoir sur l'énergie.

Pour revenir au cas de la côte, l'éducation y est un enjeu important, par exemple pour arriver à y développer la première formation en énergies renouvelables d'Amérique Centrale. C'est ce que blueEnergy s'efforce de faire en partenariat avec l'INATEC de Bluefields. Mais tout çà c'est encore un peu théorique, alors que l'éducation c'est parfois très concret. Un exemple sur lequel je travaille en ce moment se trouve tout près de Pearl Lagoon, une école tout à fait particulière créée par FADCANIC, un centre d'éducation environnemental et agro-forestier. Jusque là rien de bien nouveau, à part l'approche de ce qu'est l'éducation dans ce centre. On y enseigne des techniques d'agriculture qui préservent l'environnement, avec pour chaque élève l'obligation de réaliser un projet de fin d'étude dans sa communauté qui validera son diplôme. Une manière simple de connecter l'école avec le développement des communautés, en impliquant non seulement les élèves mais aussi d'autres membres de la communauté. L'idée est que le savoir qui y est enseigné soit transmis directement et utilisé dans les communautés.

Et ce n'est pas un hasard si ce centre éducatif a une partie dédiée à l'éco-tourisme. Car si ce savoir est bon pour les gens des communautés de la côte, il est bon aussi pour nous-autres gringos. Et puis, les temps changent petit à petit. Les énergies renouvelables avancent comme point charnière du développement durable, mais pas toutes seules. Elles se trouvent en ce moment dans l'agenda de toutes les grandes agences du développement, au même rang que la santé, l'environnement et l'éducation. Et ce n'est pas un hasard, car si l'on met ensemble énergie, environnement et éducation, on obtient par exemple sensibilisation à la préservation de l'environnement et au besoin d'une consommation d'énergie raisonnée. CQFD.

Maintenant pour attirer des éco-touristes il faut différents ingrédients. Les paysages, ici on a ce qu'il faut. Pour ce qui est de la culture, on est à quelques brassées à la nage des communautés Garífunas dont je parlais dans l'article précédent. La culture inclut notamment la gastronomie, comme par exemple le pain de manioc que préparent les mêmes Garífunas. Pourquoi pas le cuire à l'aide de biogaz. Une installation de biogaz, ça FADCANIC sait le faire. Mais ce qu'ils ne savent pas faire c'est installer un système d'énergie renouvelable pour que l'éco-turista puisse déguster son "Cususa" (sorte de rhum à base de plantes et de racines) bien frais. Et bien sûr l'éducation, expliquer comment cela marche, quel est l'impact de nos erreurs passées sur la forêt de la Côte, et pourquoi les communautés pêchent et chassent moins qu'avant, pourquoi à présent ils importent la plupart de leurs produits alimentaires en tournant petit à petit le dos à leurs traditions.

Tout cela est lié et est le sujet d'un petit projet que j'essaye tant bien que mal de formuler en ce moment. Comment FADCANIC et blueEnergy peuvent collaborer pour réunir énergies propres et consommation raisonnée (efficacité énergétique), éducation (sensibilisation), environnement (éco) et développement (tourisme), et enfin préservation de la culture locale.

Un autre sujet aussi beaucoup abordé ces semaines est l'utilisation de la biomasse. C'est la source d'énergie la plus abondante ici sur la côte. Mais le problème est encore une fois de trouver l'équilibre juste pour l'échelle, penser solution locale plutôt qu'économie d'échelle, viabilité socio-économique plutôt que rentabilité financière de produit alimentaires réorientés au final à la production d'énergie. Comment éviter les pièges des immenses mono-cultures destructrices de l'environnement et de la souveraineté alimentaire ?

Une partie de la solution se cache dans l'approche que l'on choisit pour répondre au problème. Un problème qui a des implications sous-jacentes tellement multiples requiert une analyse globale (sociale, économique, environnementale, énergétique). C'est alors qu'apparaissent des notions qui ne sont pas une solution en soi sinon une combinaison intelligente de solutions comme la cogénération, le recyclage et la réutilisation de déchets pour générer de l'énergie, d'arbres déracinés par le dernier ouragan pour générer de l'énergie de manière efficace et sans polluer (gazéification de biomasse), de réutiliser l'eau de pluie avec laquelle on s'est lavé les mains pour la chasse d'eau.

Rien de nouveau dans tout ça en fait, mais le modèle industriel en vigueur a éclipsé ces technologies pendant longtemps car elles remettent en cause le modèle entier de développement économique. Une cararctéristique des énergies renouvelables est qu'elles se trouvent éparpillées, et un modèle énergétique qui les incluerait de façon efficade à grande échelle implique une décentralisation de la production, d'avoir 10000 unités de production au lieu de 10, plus près du consommateur et plus flexibles pour s'adapter aux variations locales de la demande. Mais celà veut dire aussi une plus grande ouverture du marché de l'énergie, ce qui n'est pas forcément non plus facile avec le système actuel dans lequel prévaut l'intégration et le monopôle.

Dans tous les cas, on a encore une fois tous vraiment besoin de retourner sur les bancs de l'école ! Et puisque d'éducation il s'agît ici, un rapide commentaire pour dire qu'en arrivant ici je pensais qu'enseigner était le travail le plus fatiguant qu'il existe. Après avoir passé un an à essayer de faire marcher une bande de volontaires dans la même direction j'en suis à présent complètement convaincu. Ce que l'on essaye de leur faire comprendre n'est pourtant pas compliqué, on leur demande d'écouter. Mais ce n'est pas si naturel qu'il y paraît. Ecouter cela veut d'abord dire laisser de côté le "moi je", arrêter d'être celui qui sait et écouter pour comprendre ce dont les gens ont vraiment besoin. Parfois il est dur d'accepter que l'impact que l'on aura sera plus grand en écoutant plutôt qu'en venant démontrer ce en quoi l'on croit.

Les problèmes de la côte ici et d'autres endroits isolés sont souvent similaires et liés à l'isolement: manque d'infrastructure qui les prive d'accès à un marché pour leurs produits, réduisant leurs possibilités économiques à un simple troc de subsistance. Manque d'éducation et de santé en raison de la difficulté de trouver des professeurs et médecins, poussant souvent les jeunes à quitter la communauté. Manque de communications pour pouvoir consulter un médecin compétent à distance pour un diagnostic, coordonner une évacuation voire organiser un semblant de commerce. Et finalement, le manque d'éducation accompagne généralement un manque d'organisation qui réduit à néant les possibilités de voir un quelconque projet voir le jour.

Les tout premiers pas d'un projet de développement dans une communauté qui se trouve dans cette situation d'échec ressemblent beaucoup à une école buissonière où tout le monde s'assied en cercle et où chacun tour à tour écoute et explique le pourquoi on en est là, les raisons de l'échec et aussi ce qui empêche de faire que celà fonctionne. Et tout le monde est à l'école, les visiteurs étrangers comme les membres de la communauté. Ensemble on essaye de formuler quels sont les problèmes à résoudre en priorité, et définir quels sont les points bloquants, pour essayer ensuite de les résoudre. Une sorte d'enseignement spécialisé pour cas difficiles mené par des enseignants eux-mêmes élèves à l'école de la vie. Une bien belle école en tous cas !

Bonnes vacances et fêtes de fin d'année à tous !!

22.11.09

Buiti binafi umadagu Garinagu

Aquí seguimos, con unas historias nuevas (y fotos) de la Costa Caribe Nicaragüense, y empezando con una que creo simboliza lo que es y ha sido la gran Historia de la Costa.

Hace pocos días, fui con un grupo de voluntarios a visitar dos comunidades Creoles al Norte de Bluefields, entre Kukra Hill y Laguna de Perla. Se llaman Manhatan y Rocky Point. Allí viven Creoles que tradicionalmente vivían de la pesca, pero tuvieron que abandonarlo para cultivar la tierra, después de que las grandes empresas multinacionales hayan arrasado con lo que había de pescado en la Costa. Ya no les alcanzaba para vivir, y por eso se convirtieron en agricultores, buscando un mercado para sus productos.

Pero en la zona de Kukra Hill donde están localizados se ha instalado hace unos años una plantación de palma africana de 7,000 hectáreas, manejada por una empresa Costarricense que para desarrollarse cambió el trazado de la carretera que une Kukra Hill a la Laguna de perla, donde ahora existe une conexión con Managua. Esta plantación se ha convertido en un actor importante de la zona ya que da trabajo a mucha gente. Pero a estas dos comunidades no les trajo beneficio, sino todo lo contrario. Primero, la nueva carretera está a una hora de su comunidad - por camino de lodo en muy mal estado, y ya no pueden usar la antigua carretera al lado de la cuál fundaron su comunidad. Además de eso, la plantación sigue ampliándose, y ahora presionan a estas comunidades para que les vendan sus tierras.

Todo eso hace que estas comunidades se encuentren en una situación muy precaria, con grandes dificultades de acceso y sin energía, ya que la red nacional sigue la nueva carretera.

Abajo están unas fotos de estas comunidades muy tranquilas, con muchas mujeres presentes en los talleres que hicimos. Eso es debido a lo que contaba en el artículo anterior del rol de las mujeres en las comunidades Creoles y Garífunas que son afro-descendientes.

Taller participativo en Manhatan:

La pequeña comunidad de Manhatan:

El interior de la escuela, con nuestro guía, Willy Gart:

En la finca de Kenneth Fox, la persona que nos invitó a visitar las dos comunidades, con una estufa mejorada construida por FADCANIC:

Para el almuerzo, un rondón de tortuga, un plato típico de esta parte de la Costa (no presten atención a la botella). Las tortugas vienen a reproducirse un poco más al norte, en la Desembocadura del Río Grande, su negocio es (en principio) controlado pero de todas maneras se comen más que todo en las comunidades, como plato tradicional. El rondón es una sopa con coco, bananos, yuca y otros legumbres de aqui, y por supuesto gallo pinto (el plato nacional, arroz y frijoles cocinados con coco).


El taller en Rocky Point, con una amplía mayoría de mujeres campesinas que asistieron. Una de ellas trabaja para FADCANIC que es bastante presente en esta zona, y les ayuda a organizarse para preservar la micro-cuenca en la cuál está localizada la comunidad.


Un invitado del taller un poco especial ...

De vuelta en Bluefields, empezamos a analizar lo que se podría hacer para estas comunidades. blueEnergy no tiene fondos ni proyecto para ellas, pero como lo explicaba en el artículo anterior, puede ser el catalizador para conseguir fondos y apoyo de otras organizaciones que sí tienen fondos para ayudarlas. Lo iremos siguiendo ...

Mientras tanto, siguen avanzando los otros proyectos en curso, y con el final del año que se avecina llega bastante trabajo, en particular para cerrar los proyectos y reportar a los organismos donantes que nos apoyan sobre las actividades realizadas durante el transcurso de este año. Y es que este año ha sido intenso, con muchas actividades, cambios que explicar, ajustes presupuestarios, etc ... En eso estamos, y a eso dedico buena parte de mis fines de semana, al mismo tiempo que voy preparando las vacaciones de navidad.

La semana pasada sin embargo, me escapé dos días para ir al día de los Garífunas, en la comunidad de Orinoco, la capital de los Garífunas en Nicaragua. Aqui abajo está un vídeo que muestra nuestra llegada en barco a la comunidad.




Llegamos allí poco antes del mediodía, después de 5 horas de barco con ritmos de la Costa para calentarnos y prepararnos a lo que nos esperaba en Orinoco.

Aqui van unas fotos de la comunidad:


Una pelea de gallos, inprovisada para nosotros.

Abajo está un refugio, construido en caso de huracanes. Allí viven algunas familias después del huracán Ida que dejó unas casas sin techo.

Durante la mañana y el principio de la tarde tenía lugar un consurso de baile, por las comparsas de la escuela de la comunidad. Luego, todo el mundo se trasladó al estadio donde había una tarima grande para un concierto digno de lo que podemos ver en Europa. La música típica de los Garífinas se llama música Punta. Entre los vídeos que he agragado en la parte a la derecha del Blog (abajo), el primero es uno de este tipo de música (para bacanalear). Que disfruten !


Este concierto en Orinoco ha sido posible, entre otras cosas, por la presencia de una planta diesel de 110 kW que proporciona 12 horas de servicio eléctrico a la comunidad. Desde el mediodía hasta la media noche, y que pronto se extenderá a 16 horas diarias.

La comunidad beneficia de una micro-red con un medidor en cada casa, y este día se extendió el servicio más horas ya que hubo música hasta las 3 de la madrugada, poco tiempo antes que el barco regresará a Bluefields con sus viajeros un poco más cansados que a la ida pero con recuerdos inolvidables en la cabeza, después de una noche mágica de música Punta bajo las estrellas.

Aqui van una imagenes del estadio:


Si recuerdan, mencioné en un artículo anterior que Orinoco era una de las 5 comunidades Garífunas que son parte de un gran proyecto de desarrollo que estamos negociando con el PNUD. Este proyecto con fondos de Finlandia debería empezar - si Dios quiere - a principios del 2010. Ya hemos realizado un diagnóstico de la comunidad de Orinoco que es la más grande de las 5 comunidades Garífunas, con una población superior a 1,000 habitantes de los cual es el 90% aproximadamente son Garífunas. Este proyecto contempla infraestructura, energías renovables (3 comunidades no tienen servicio de energía, y el servicio en Orinoco es limitado), educación, salud, y promoción de la comunidad y de sus actividades.

La cultura Garífuna tiene una riqueza impresionante, y recuerden también su historia peculiar que ya les conté. En este evento ya llegaron bastantes turistas de todos los países, incluido Honduras y Belice donde se concentran la mayoría de los Garífunas. Tienen su propia lengua, que se había casí perdido en Nicaragua. Afortunadamente, desde varios años se enseña de nuevo en la escuela primaria de Orinoco con profesores de Honduras. Y existen también programas para que los adultos puedan viajar a Honduras para aprenderlo.

Al igual que el proyecto de rescate de la lengua Rama iniciado por Colette Grinevald, la madre de los fundadores de blueEnergy, también la lengua Garifuna goza de un apoyo internacional que ahora culmina con un fortalecimiento de su cultura, y esperemos que este nuevo proyecto de desarrollo empiece rápido para seguir en esta dirección.

Dari uguñe Orinoco ! (hasta pronto Orinoco)

8.11.09

We soon reach !

Une fois n’est pas coutume mais cet article va commencer par un poème d’inspiration biblique. «Je ne t’ai donné ni visage, ni place qui te soit propre, ni aucun don qui te soit particulier, ô Adam, afin que ton visage, ta place et tes dons, tu les veuilles, les conquières et les possèdes par toi-même. Je t’ai placé au milieu du monde afin que tu puisses mieux contempler ce qu’il contient. Je ne t’ai fait ni céleste, ni terrestre, mortel ou immortel, afin que toi-même, librement, à la façon d’un bon peintre ou d’un sculpteur habile, tu achèves ta propre forme».

Cette petite partie de nous qui n’est pas prédéfinie, cette porte de sortie au destin, cette page que l’on écrit tous ensemble, n’est-ce pas cela que l’on appelle créer l’humanité et le monde ? Cela ferait sourire ceux qui me connaissent si je leur disais où j’ai lu ce poème. Peu importe en fait, mais il y a une phrase qui m’a beaucoup plu. Evitant toute forme de mysticisme qui aurait pu paraitre douteuse de la part de l’auteur, il écrit que chacun de nous est venu au monde pour écrire sa propre page, et qu’à travers cette page se crée le monde. Rien de bien novateur vous me direz ? Cela dépend de la façon dont on le lit. Pour moi si en tous cas, et j’ajouterai pour compléter le postulat de l’auteur que chacun de nous pour remplir sa page blanche utilise une plume qui lui est propre et que j’ai décidé d’appeler le libre arbitre. Et sans pousser plus loin jusqu’à dire que l’encre est la sueur des hommes («le meilleur engrais pour fertiliser le monde»), parfois le sang, ce qui me plait dans cette métaphore est la définition de la vie comme un acte de création. Rien de mystique là-dedans, une création consciente avec des idées, des larmes et de la sueur.

C’est aussi une vision qu’affectionnent les voyageurs, notamment à travers l’adage de Saint Augustin qui dit que le monde est un livre, et que celui qui ne voyage pas n’en connaitra qu’une seule page. Et puis, voyager c’est ni plus ni moins que rencontrer des gens, peu importe la distance ou les paysages. A cela près que les gens modèlent les paysages à leur image. Juste au milieu entre les lieux et les gens se trouvent aussi les noms des lieux, souvent habités et renommés par de successives civilisations au cours de l’Histoire. Juste pour le plaisir de partager la musicalité de quelques uns des noms que l’on trouve sur la Côte Atlantique du Nicaragua, si vous voyagez au sud de Bluefields, du côté du territoire Rama, vous traverserez les communautés de Tiktik Kaanu, Sumu Kaat, Bangkukuk. Au nord de Bluefields les communautés Créoles et Miskitas de Karawala, Wawashang, Orinoco, Tasbapauni, Awas. Les Ramas sont assez petits et trapus, avec des mains et pieds démesurés, parfaitement adaptés aux longues heures à pagayer et aux longues marches à travers la forêt. Les Créoles et Garifunas, héritiers d’anciens peuples d’Afrique, grands et minces, vivent plus ou moins de la même manière que leurs frères Africains. Les femmes notamment jouent un rôle essentiel dans ces communautés.

L’héritage génétique et culturel n’est pas un vain mot, et c’est pourquoi se comprendre ici n’est généralement pas une mince affaire. Les gens comprennent ce que l’on dit, mais ici les choses ne se font pas de la même manière qu’en occident, c’est comme ça et cela ne sert à rien de lutter contre. Et puis l’Histoire n’a pas traité les gens de la même façon ici qu’en Europe. Ici on se bat en permanence pour préserver le peu qu’on a réussi à arracher au sort, et cela ça reste dans le tempérament des gens. Les Nicaraguayens sont des poètes, des gens profondément pacifiques. Qu’ils soient métisses, Créoles ou indigènes, très rares sont les accrochages graves, et si l’on en vient parfois aux poings, c’est généralement plus par amour de la boxe qui est l’un des sports nationaux (ou du Rhum) que par agressivité. A part s’il s’agît d’infidélité, car dans ce cas l’instinct de préserver ce que l’on a conquis reprend le dessus.

Et nous – pauvres gringos émouvants de naïveté et perdus dans ce monde étranger – en quoi est-ce que l’on participe à la création du monde en ces lieux un peu abandonnés des dieux ? L’une des particularités de blueEnergy est qu’elle se pose la question en même temps qu’elle agît, en se disant que si l’on ne fait rien on ne saura jamais ce que l’on fait mal et n’appendrons jamais comment mieux faire. El camino se hace caminando, alors on commence à créer un chemin et au fur à mesure que le chemin avance on peut commencer à regarder en arrière et évaluer si ce chenin mène quelques part ou non, rectifier quand il le faut. Pas toujours facile, c’est un peu comme essayer sur un bateau d’aligner deux amers (repères terrestres) par l’arrière pour trouver son cap et ensuite le garder. Pas facile mais ça marche quand même.

Un nouveau concept est apparu récemment au sein de l’organisation, dans cette dynamique d’avancer sans autre boussole que la trace du chemin parcouru: Catalysateur. Pour rendre une pâle de turbine aussi rigide que du carbone, on la colle avec de la résine Epoxy et un catalysateur qui la rend dure comme de l’acier (ou presque). Pour le développement c’est un peu pareil. Toute seule, la plus efficace des organisations n’atteindra que des objectifs à l’intérieur de ses propres limites. Mais si elle est le catalysateur qui réussit à réunir les différents acteurs du développement, alors son action peut atteindre des objectifs bien plus ambitieux. Car après tout, on n’est pas l’état, mais si on parvient à avoir les liens et un CV suffisamment convaincants pour que l’état accepte de venir prendre des idées, alors on n’aura pas changé le monde mais au moins marqué un jalon important sur la voie du développement à laquelle nous et pas mal d'autres organisations croyons.

Cela parait un peu prétentieux certes, mais figurez vous qu’un consortium pour le développement des Energies Renouvelables est en train de voir le jour au Nicaragua. Il discutera un jour (si Dieu le veut) directement avec l’état sur la stratégie à adapter pour que le pays rattrape son retard en matière d’énergie tout en préservant son environnement. Et au sein de ce consortium on trouve trois ONGs de petite taille, deux évoluant dans l’intérieur du pays (AsoFenix et ATDER-BL) et la 3ème sur la Côte Atlantique, blueEnergy. Comme quoi, des petites organisations ensemble peuvent devenir grandes, et peut-être un jour verront-elles le chemin qu’elles ont commencé à tracer localement s’étendre au niveau national.

De toutes manières - comme j'aime à le rappeler souvent - au final peut importe la destination, ce qui importe avant tout c'est le chemin parcouru et ce que l’on a appris en chemin. En ce sens, chacune de ces ONG ne reniera pas sa devise de développement local avec des moyens et technologies appropriées au contexte local de chaque projet, mais si on trouve ensemble un chemin qui mène à un développement durable et qui fonctionne dans les endroits les plus difficiles du pays, ce chemin devrait alors être en bonne partie répliquable dans d’autres régions du pays.

We soon reach ("On arrive bientôt" en Créole) ! Pour terminer, ce qui est déjà arrivé c'est l'ouragan Ida, passé tout près de Bluefields, et qui a laissé sa trace indélébile dans certaines des communautés au nord de Bluefields mentionées plus tôt. Karawala est détruite à 80%. C'est aussi çà les Caraïbes. Et ici à Bluefields on ne le sait que trop bien, la ville ayant été complètement rasée par l'ouragan Joan en 1988. Heureusement, cette fois-ci c'est passé tout près mais pas de dégâts dans Bluefields.

8.10.09

Marcher sur ses propres pas pour ne pas se perdre


Il n'y a rien qui ressemble plus à un mois d'octobre qu'un mois d'octobre. Liège, Paris, Bluefields, il pleut, quelques coups de vent violents, une ambiance de fin de fête. A Bluefields c'est facile à s'y faire puisque rien ne change de toutes façons, et cette deuxième année ressemble à s'y méprendre à la première, si ce n'est quelques changements notables dans mon entourage. Et pour ce qui est des fêtes, la photo ci-dessus montre le carnaval de San Jeronimo qui s'est invité à la maison, le temps de quelques danses avec des diables déguisés en animaux (je décrivais une fête similaire à Panama dans un article antérieur) plus d'autres personnages bien nicaraguayens eux (originaires de Masaya).

Une chose m'est pourtant claire à présent. A Bluefields les plus jeunes volontaires ont tendance à prendre un coup de vieux, alors que les plus vieux ont plutôt tendance à prendre un coup de jeune. Et pour une fois je suis content de ne pas faire partie des plus jeunes ! Eux découvrent la pauvreté, pendant que les "vieux" découvrent l'énergie contagieuse de ce pays riche en couleurs. Et on peut se rendre compte que d'une certaine façon plus la vie est dure et plus les gens s'efforcent de la rendre acceptable. C'est peut-être pour celà qu'en Europe on ne fait pas grands efforts et que la vie ressemble parfois à une longue sieste si l'on compare à celle d'ici. En tous cas, si l'on suit cette logique de qui est vieux rajeunit et qui est jeune vieillit, on arrive alors sur la durée à un effet ressort qui lui est bien réel. Pendant quelques mois on se gave de cette énergie de vie, et les mois suivants on se retrouve écrasé par la réalité (et le climat).

Et le fait de vivre en quasi-autarcie dans une communauté semi-recluse et multi-culturelle n'aide pas toujours. Parfois on s'y sent bien, comme dans un cocon confortable, et parfois on s'y sent d'autant plus seul qu'on est entouré. Alors on sort à la recherche de cette énergie qui n'existe que chez les gens d'ici. On vagabonde en ville comme des émigrés. Pas des touristes ni des immigrés, car les touristes peuvent changer d'endroit à leur convenance, et leur réalité quotidienne n'est qu'éphémère. Les immigrés sont quant à eux d'une certaine façon déjà arrivés au bout de leur voyage. Les émigrés en revanche ne sont pas tout à fait arrivés car ils ne resteront qu'un temps, et pourtant ils doivent composer avec la réalité de l'endroit où ils se trouvent. Peut-être que je devrais dire voyageur au lieu d'émigré, je ne sais plus trop. Après 7 années passées hors de son pays d'origine dans différents endroits, est-on encore un voyageur ou est-on devenu un émigré ?

Une chose est sûre, si le voyageur voyage pour changer d'idées, celà veut dire aussi qu'il voyage pour apprendre et avancer. Et quand c'est un projet qui avance c'est encore mieux car c'est toute une équipe qui apprend et une communauté qui avance. Jusqu'à présent j'ai parlé du développement comme d'un outil pour survenir aux besoins fondamentaux de communautés et personnes marginalisées. A commencer par la santé et l'éducation. Et dans les régions isolées comme ici, quoi de mieux qu'une solution locale fabriquée avec des moyens locaux ? Comme sources d'énergie, rien de mieux que le vent et le soleil qui baignent la côte (il existe ici une jolie expression qui se traduit en français par "soleil de pluie", elle désigne la chaleur après une grosse averse). Et pour l'eau potable, des filtres fabriqués directement dans les communautés avec des matériaux que l'on trouve sur les plages alentours.

Mais les technologies liées aux énergies renouvelables sont chères et complexes. Et même en Europe, elles ne se développent que grâce aux subventions de l'état car sinon elles ne seraient pas rentables. Dans tous les cas, ce sont les seules sources d'énergies disponibles sur la côte Atlantique du Nicaragua, mais rendre un projet durable et viable ici recquiert du coup un peu plus de fonds que ceux que peut générer une utilisation de l'énergie domestique. Et comment générer plus de fonds ? Par une micro-entreprise par exemple, une association de personnes ayant un intérêt commun et l'accès à cette énergie.

Un exemple concret, notre installation de deux éoliennes dans la communauté Kahkabila a permis de génerer quelques fonds à travers la recharge de téléphone portables, en plus d'apporter de l'énergie à l'école et au centre de santé. Mais pas encore suffisamment pour couvrir les frais d'entretien à long terme des éoliennes. Un projet similaire en cours dans la communauté de Monkey Point a permis aussi d'apporter de l'énergie à l'école et alimenter une radio qui leur permet de communiquer avec Bluefields. A présent une idée en cours est de les aider à monter une coopérative de pêche qui avec l'énergie produite permettra de garder le poisson pêché au frais. Celà combiné avec la radio permettra à la communauté de vendre son poisson à Bluefields qui dispose d'une usine de traitement pour l'exporter ensuite vers d'autres pays. Celà devrait permettre de générer des fonds relativement importants à l'échelle de la communauté telle qu'elle est maintenant. Ce projet est celui qui va occuper la plupart de mon temps en cette fin d'année et probablement une bonne partie de l'année prochaine.

Car l'idée paraît simple, mais une telle coopérative demande une structure organisationelle que la communauté commence seulement à avoir après plusieurs années de lentes avancées incertaines du projet, pas à pas. Et après avoir cette année réussi avec succès l'installation d'un centre de charge de batteries et de systèmes de lampes à LED par maison, la communauté semble prête - ou pas loin de l'être - pour cette étape suivante qui si elle marche sera un pas supplémentaire fondamental vers le développement de la communauté. Reste à définir les détails pour que la coopéraive bénéficie à toute la communauté et non pas à un nombre limité de personnes, ce qui n'est pas le plus simple ! Sans parler de la définition de la solution technique qui implique de connaitre le marché local de la pêche. Un des nouveaux volontaires a de l'expérience pour avoir travaillé sur des navires de pêche dans le détroit de Béring (au large de l'Alaska), mais après avoir discuté avec les techniciens de l'usine de traitement de poisson et quelques pêcheurs, il en est arrivé à la conclusion qu'ici c'est un autre monde. Il n'y a pas de doutes là dessus !

Pour terminer cet article une grande nouvelle ! Ça y est je suis enfin l'heureux co-propriétaire d'un Cayuco (pirogue taillée dans un tronc unique) flambant neuf (à une ou deux voies d'eau près) ! Sa capacité est de 3 places, et très bientôt il sera dôté d'une belle voile en plastique poubelle. Pardon ... rectification, après une première sortie qui s'est terminée au fond de la baie, la capacité du cayuco est plutôt de 2 personnes. Heureusement l'équipage se porte bien, l'échouage ayant eu lieu à une dizaine de mètres de l'un des bars sur l'eau que compte Bluefields. Et les billets étant ici étanches, on a même pu se payer une bière pour se remettre de l'émotion, dégoulinants de l'eau noire de la belle baie de Bluefields et sous les regards narquois des pêcheurs locaux qui décidément n'en finissent pas de se demander ce qui ne tourne pas rond chez ces gringos ...

En attendant je laisse quelques photos d'un barbecue organisé derrière ma petite maison (celle que je partage avec 2 autres volontaires). Ce n'est pas nous qui avons pêché les poissons comme vous l'aurez compris, mais Allen notre Chef cuisinier de Monkey Point m'a confié avoir déjà pêché certains de ces poissons appelés Pargo rojo (Un peu comme des mérous mais d'une très belle couleur rouge) pesant jusqu'à 75 kg ...


Pour la cuisson, on recouvre le barbecue de fuilles de bananier pour garder la chaleur.

14.9.09

Rumb@ al Sur

Parece mentira pero ya hace un mes casi que volví de vacaciones. Empecé a escribir este mensaje hace ya 3 semanas, unas palabras, y desde entonces el trabajo no me ha dejado un minuto libre. Veamos que pasó entonces ... salí de Bluefields a finales de Julio para una pausa Europea, con rumbo a Colombia primero y luego España para finalmente llegar a Francia.

Después de un mes en Francia y unos kilitos más, salí de nuevo para Centroamérica, no sin despedirme de nuevo en España. Y de nuevo pasé por Colombia. A la ida me quedé en Antioquia, la provincia de Medellín, ciudad moderna y de mucha cultura. A la vuelta sin embargo opté por una pequeña gira, saliendo de Bogotá en avión para Cali, antes de volver a Medellín por el eje cafetero, con una parada en Manizales. El paisaje es espectacular en esta región de Colombia, similar al de Guatemala pero con montañas más altas aún y casas rurales preciosas. De manera general, la arquitectura Colombiana es hermosa, tanto como la cultura del país que me recordó a Brasil por ciertos aspectos.

Aqui abajo está una foto del mercado de Manizales, en la parte donde se venden hierbas. Aparentemente la mayoría no sirven para curarse sino para devolverle su Amor perdido ... que bueno !


Abajo unas fotos de obras tomadas en Manizales. La primera fue tomada en una escuela de Bellas Artes, la segunda es la fachada de la Universidad Católica.

En Cali pasé a visitar a una organización llamada Aprotec. Se divide en una empresa y una fundación que juntas llevan a cabo proyectos de electrificación rural similares a los nuestros. En realidad, en lugar de hablar de electrificación, debería hablar de energetización, un concepto Cubano. La energetización no sólo considera la energía, sino su uso como fuente de desarrollo. Esta organización tiene 20 años de experiencia con comunidades indígenas del Pacífico. Cabe mencionar que Colombia es como Centroamérica al revés: El clima es tropical húmedo en la costa Pacífica, y seco en la costa Caribeña. Eso se explica por las corrientes marítimas pero no me pidan muchos detalles. El caso es que los mestizos en Centroamérica son los descendientes de Españoles mientras se llaman mestizos a los descendientes de Africanos en Colombia, y viven por el Pacífico en Colombia al contrario de Centroamérica.

Otra diferencia es que en Colombia las comunidades aisladas en la selva son muy vigiladas ya que allí operan las diferentes guerrillas. Y trabajar con estas comunidades parece aún más complejo que aquí en Nicaragua por el contexto político. También el tema de los voluntarios parece ser más complejo. Según lo que me dijeron, los voluntarios internacionales son muy vigilados (temor a injerencia extranjera en asuntos políticos o simple control migratorio ?), y sale más a cuenta al final tener a profesionales nacionales. En Aprotec también me hablaron también de una tecnología bastante interesante. Se trata de turbinas de río que acopladas mecánicamente a un compresor permiten generar frío. No está clara la viabilidad de esta tecnología, pero si funcionase podría ser muy interesante para la Costa Atlántica de Nicaragua. Porque mucha gente aquí vive de la pesca, y sistemas de refrigeración eléctricos requieren demasiada potencia para ser usados con sistemas de energía renovables como los fabricados en blueEnergy.

De vuelta en Medellín, intenté explicar a unas personas los proyectos sobre los cuales trabajo, pero cuando les pregunté si en Colombia se podía vender energía a la compañía eléctrica nacional se rieron. Me explicaron que se les cobraba hasta el agua de lluvia a la gente. Parece broma pero en ciertas ciudades parece que el contador de agua incluye el agua que la gente recupera de la lluvia. La verdad es que aunque pareciera increíble, no da para reírse. Hace poco me enteré de que en el foro mundial para el agua que tuvo lugar en marzo de este año, Francia junto con los Estados Unidos y Turquía pusieron su veto a una resolución que establecería el acceso al agua como un derecho fundamental. Les parece poco ? Eso quiere decir que es normal cobrar agua de lluvia a gente que no tiene suficientes recursos para conectarse a la red (cuando existe), por ejemplo. Y no es ninguna casualidad si las multinacionales francesas del agua son muy presentes en América Latina.

Al final, estas vacaciones fueron muy buenas, pero ahora ya estoy de vuelta y de nuevo inmerso en esta otra realidad que es Centroamérica. Apenas regresado que ya empezaba una semana maratón de reuniones con la llegada del fundador de la organización, junto con el director de la junta directiva. Temas de organización interna, problemas de comunicación entre nacionales e internacionales, y grandes proyectos en negociación. Al mismo tiempo se renovaba el equipo de voluntarios, con en novedad un mayor número de voluntarios latinos. Eso es una buena noticia y el español local se va mestizando con acentos mexicano y argentino. Además, estos voluntarios latinos son un puente ideal entre los gringos como yo y los nacionales. Ya veremos cómo funciona este grupo al final, pero de momento aún siguen llegando nuevos voluntarios, unos de los Estados Unidos, y algunos otros franchutes por llegar. Aunque al final quedará una proporción de franceses muy inferior a lo que era dentro de poco (Thank God).

Por lo que es de la organización interna, parece que mi rol aquí va a sufrir nuevos cambios importantes de aquí al fin de año, pero los detalles aún no están muy claros. Y por lo de los proyectos grandes (que definirán mi rol), uno va avanzando poco a poco. Se trata de un proyecto con fondos importantes para 5 comunidades Garifunas alrededor de la Laguna de Perla, al Norte de Bluefields. Había ido a una de ellas, La Fe, hace unos meses. Pero aunque no haya vuelto allí desde entonces para enseñar más fotos, lo que sí les puedo enseñar es algo de su cultura que ha aportado mucho al carnaval de Bluefields, el Palo de Mayo.



Mientras tanto, siguen los proyectos en curso con sus novedades. Pero eso lo dejo para un próximo artículo !

1.9.09

Etre et Avoir

L'histoire continue de s'écrire doucement, la grande comme les petites et le grand sablier qui ne s'arrête jamais vient (déjà) de sonner la fin des vacances. Six semaines en tout passées entre l'Amérique du sud et l'Europe. J'ai pu quitter Bluefields juste après m'être remis de la Dengue, attrapée "in-extremis" quelques jours avant le départ, en pleine saison des pluies. Heureusement la fièvre est tombée le jour-même du départ pour Managua. Depuis Managua j'ai prix un bus en direction de San José (Costa Rica), pour récupérer ensuite mon vol en direction de Medellin via Panama.

J'y étais attendu par ma guide préférée qui m'avait déjà accompagné au Panama. Pour cette première étape en Colombie on est restés autour de Medellin, la bien nommée ville de l'éternel printemps. Un climat parfait, et une ville résolument tournée vers l'avenir. A vrai dire, Medellin est sans doute la grande ville d'Amérique latine la plus agréable parmi celles que j'aie visitées à ce jour. Les gens y sont adorables et il est facile de s'y déplacer. La grande fierté des gens - à part Botero, l'enfant prodige qui a fait cadeau à la ville de grand nombre de ses oeuvres - est le Metrocable. Des télécabines flambant neufs qui depuis peu relient les anciennes favelas perchées sur les flancs des montagnes alentours au centre-ville. C'est une très belle réussite et depuis on a même créé des bibliothèques dans des favelas où il y a peu personne ne se serait aventuré. Les habitants de ces favelas ne connaissaient d'ailleurs pas le centre de Medellin, le transport étant trop compliqué et risqué. A présent, pour moins de 50 centimes d'Euros les gens peuvent se rendre n'importe où en ville par les airs, découvrant leur quartier sous un autre jour. C'est aussi l'ouverture d'un nouveau marché prometteur pour l'entreprise française qui a réalisé le chantier.

Medellin est une ville verte (non moins de 7 hautes collines sans habitations en pleine ville forment le poumon vert de la ville) où il fait décidément bon vivre, et qui a réussi sa métamorphose depuis les années 80 et la fin du cartel de Pablo Escobar. En plus du Metrocable, la ville s'est dotée d'un métro - ce que n'a pas encore la capitale Bogota - et de bus express qui sillonent la ville à toute vitesse grâce à des voies spéciales.

Medellin se trouve aussi et surtout au milieu de très belles montagnes, et si l'on dispose d'une voiture (ou d'une guide épatante comme la mienne), une multitude d'excursions sont possibles. Pour mon premier voyage dans le pays, ma guide personnelle en a choisi deux: Guatape et Santa Fe de Antioquia. Guatape est une petite ville coloniale très jolie entourée d'un labyrinthe de lacs de montagnes impressionnants, lesquels sont facilement observables depuis le pain de sucre de Guatape. Un paysage sensationnel qui donne vraiment envie de partir naviguer sur ces eaux calmes. On trouve aussi dans la ville de très belles ornementations sur les devantures des maisons.

La prochaine étape, Santa Fe de Antioquia, est l'ancienne capitale coloniale, depuis dépassée par Medellin pour la province d'Antioquia. Le climat y est bien plus chaud qu'à Medellin où nous sommes retournés avant d'embarquer pour Bogota d'où je prenais mon vol transatlantique en direction de l'Espagne. Pour les photos de Santa Fe d'Antioquia et Guatape, jeter un coup d'oeil au diaporama Colombia à droite.

L'avion est arrivé à Madrid avec 3 heures de retard, trop pour pouvoir attraper le bus que j'avais réservé pour Barcelone. Direction la queue d'attente donc pour acheter un nouveau billet de bus et encore quelques heures à flâner dans Madrid avant de pouvoir enfin partir pour Barcelone, juste le temps de renouer avec les tavernes à tapas. Mais à Barcelone on m'attendait pour une fête d'adieux sur la plage alors pas question de trainer trop à Madrid.

7 heures à nouveau assis avant d'arriver enfin à ma première vraie étape Européenne, et pouvoir laisser mon sac chez un copain qui commence maintenant à être habitué à me voir débarquer avec ma maison sur le dos. Il sait surtout que mon arrivée veut dire tournée des anciens endroits où nous sortions, et comme cette fois je ne restais pas beaucoup de jours, les nuits ont été tout juste assez longues pour tous les faire. La fête sur la plage était très sympa, guitare et vin espagnol comme il se doit, avec pour fond sonore le son des vagues mêlé à la musique rythmée des chiringuitos (paillotes branchées à touristes). La suite a été décidée par l'arrivée de la pluie: direction le quartier immigré pour retrouver l'ambiance colorée des salles sombres dans lesquelles se métissent clients et styles de musiques au rythme des verres de rhum et d'absinthe.

Le lendemain, réveil assez dur en raison du décalage horaire (et du rhum). Juste le temps d'aller prendre le petit déjeuner sur mon ancienne petite place de la Concorde, et départ pour une journée de shopping dans les bazars remplis d'imitations encore chères pour mon budget. L'occasion de me rendre compte qu'en moins d'un jour j'étais redevenu cette autre personne que j'avais oubliée. Au Nicaragua tout le monde vit avec à peu près rien, et le verbe avoir ne se conjugue généralement que pour demander un peso dans la rue. Et voilà qu'à peine débarqué en Europe je commence déjà à dévisager les gens, leur voiture, leur Rolex et autres bling-blings. Je ne crois pas être plus matérialiste que n'importe qui d'autre de mon espèce mais là, en regardant mon reflet dans la glace d'une vitrine j'ai l'impression que tous les gens me regardent comme un clochard et tout à coup je me sens repris par une nouvelle fièvre, consommatrice cette fois.

Quand on n'a à peu près rien la vie n'est pas plus facile mais elle est plus simple. On ne se préoccupe pas pour ce qui n'existe pas, et comme à Blufields il n'y a pas vraiment de consommateurs et bien il n'y a à peu près rien à acheter. Alors au lieu d'utiliser le verbe "avoir" on utilise plutôt "être". Pas toujours à bon escient d'ailleurs. Parfois (souvent) c'est pour dire du mal d'une personne, mais au moins là-bas pas de fièvre dépensière.

Depuis Barcelone j'ai rejoint Montpellier en bus (clochard non mais pas loin quand même) où m'attendait de la famille. Premiers repas bien français, premières nouvelles de la famille. Ce ne sera qu'un début. Le lendemain direction Lyon avec au programme non moins de 6 oncles et cousins différents à qui j'ai rendu visite. Autant de repas gargantuesques et au final pas loin de 5 kg en plus au moment de reprendre l'avion. L'un de ces repas mérite quand même une mention spéciale (même si tous furent très bien). Ce fut pour la fête des vignerons d'Auxey-Duresses, près de Beaune. Début des festivités le matin avec des tartes, puis repas de midi, puis à nouveau tartes vautrés dans le pré de la St Barthélémy - le roi de la fête - puis dégustation chez un autre vigneron, puis repas du soir et enfin retour au lit après un feux d'artifices du 14 juillet déplacé pour l'occasion (de mon passage ?).

Au final des vacances bien familiales, bien gastronomiques et bien agréables. Seul regret, le manque de temps pour monter en Belgique voir ma petite Caro. Ce sera pour la prochaine fois, promis ! A peine remis du décalage horaire et des repas sans fin et il est déjà l'heure de faire à nouveau le sac et de dire au revoir. Au programme le même chemin à l'envers, avec une petite variation toutefois: une journée de navigation à Port Camargue avec Capitaine Paulo avant de rejoindre l'Espagne. Ci-dessous quelques photos de cette journée tellement agréable que j'en ai perdu mon car pour Barcelone (encore une fois).

La voile version terroir:

Aurel sous Spi:

Ma dernière embarcation était un cayuco, que de chemin parcouru depuis ..

Je laisse le reste de l'histoire pour un autre article (en Espagnol, il en faut pour tout le monde), mais vous livre un résumer des différentes étapes du retour ponctuées par pas mal de mésaventures avec le transport. Mon bus pour Barcelone étant parti sans moi (je suis arrivé 3 mn en retard et le bus parti en avance..), direction la gare SNCF où j'ai sauté dans le premier TER en direction de la frontière. Depuis la frontière une autre sorte de TER, espagnol celui-ci et tout aussi lent jusqu'à Barcelone. Au total 9 heures de train pour 300 km, pas mal ... Depuis Barcelone un autre bus pour Madrid, et embarquement dans mon vol de retour pour Bogota. Enfin, presque. Lancé à toute vitesse pour le décollage, l'avion d'un coup frêne brutalement et s'immobilise au milieu de la piste. Grand silence dans l'avion avant que le commandant annonce un problème technique. Retour au parking, 3 heures d'attente dans l'avion et nouvelle tentative, cette fois avec succès (ouf). Depuis Bogota, embarquement dans un autre avion pour Cali, au sud de la Colombie avant de rejoindre Manizales sur la route du café.

Là encore retard de quelques heures en raison d'un pneu explosé au milieu de nulle part (çà arrive). Ci-dessous l'intérieur d'une église de Manizales entièrement fait en Cèdre rouge:

Puis direction Medellin à bord d'un mini-bus avec au volant un chauffeur borgne et visiblement pas très clair... mais efficace. Une fois à l'aéroport de Medellin je me présente à la douane avec mon sac, pas de problème pour passer mon énorme saucisson (à l'aller çà avait été moins simple et je suis même passé aux rayons X pour voir si je n'avais pas de sachets de drogue dans le ventre ou ailleurs). Par contre une fois arrivé à l'enregistrement, l'hôtesse me dit: "vous avez un billet de sortie du Costa Rica ?".
Moi: "non".
Elle: "alors désolé vous ne pouvez pas quitter la Colombie".
Moi: "..."
Au final j'ai dû acheter un billet (240 US$) pour le Nicaragua que je n'allais pas utiliser. Je lui ai donc demandé un billet remboursable. Elle m'a confirmé que oui, pas de problème, qu'en arrivant au Nicaragua je me présente simplement à leur bureau et ils me le rembourseront (le voyage en bus au Nicaragua lui ne coûte que 20 US$). Sauf qu'une fois à leur bureau de Managua, une nouvelle hôtesse refuse de me rembourser, prétextant que je devais être Nicaraguayen ...

L'Histoire nous dira le reste car ce n'est pas encore terminé, et de toutes façons c'est plus de la faute des douanes Costariciennes que de la compagnie aérienne, le Costa Rica m'ayant d'ailleurs réservé assez régulièrement des mauvaises surprises. Quant à la Colombie, toutes les photos se trouvent dans le diaporama Colombia. Et au cas où elles ne vous donnent pas encore envie d'y aller, sachez que c'est un pays extraordinaire, les gens y sont très accueillants, les paysages grandioses et la culture d'une richesse comparable à celle du Brésil. D'ailleurs on y respire la même joie de vivre et peu de monde généralement a envie d'en repartir. Quant à la sécurité, on y voit moins de militaires qu'en Amérique Centrale et les villes sont de manière générale plutôt plus tranquilles que dans les autres pays d'Amérique latine que j'aie visités.

30.6.09

Les veines ouvertes de l'Amérique

Comme je le disais dans un article précédent, la réalité dépasse parfois la fiction en Amérique Centrale. Et quand je suis venu ici, j'étais loin de me douter que je vivrais de près un épisode historique plus propre des années 80 que du 21ème siècle.

Le week-end dernier l'armée hondurienne a pris le pouvoir en occupant le palace présidentiel, et expédié le président élu démocratiquement du Honduras Manuel Zelaya vers le Costa Rica. Les militaires honduriens auteurs du coup d'état sont les héritiers des Escadrons de la Mort, millices militaires au service des dictateurs mis en place par les Etats-Unis à travers l'Ecole des Amériques qui est toujours en place. Dans cette école ont été formés nombre de dictateurs depuis sa mise en place. Pour plus d'informations sur cet évènement, cliquer sur le lien de cet article.



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La frontière avec le Honduras semble à présent réouverte et c'est tant mieux car on a un volontaire parti en vacances au Guatemala qui doit traverser le Honduras pour pouvoir rentrer. Un ami médecin d'ici est quant à lui parti en bus pour essayer de rejoindre le Honduras et apporter son soutien au gens qui luttent. Il faut dire qu'ici cette histoire réveille de bien mauvais souvenirs. Le Honduras est le pays d'où étaient lancées les attaques de la contra contre le jeune gouvernement sandiniste dans les années 80.

Politiquement parlant, le Honduras est l'un des pires modèles de tout le continent. Heureusement, aujourd'hui un tel régime illégitime est isolé et a peu de chances de prospérer. Le Honduras fait partie de la zone de libre échange d'Amérique Centrale (Salvador, Nicaragua, Guatemala et Honduras), et a signé des traités plutôt contradictoires avec les Etats-Unis (TLC) et l'Alliance Bolivarienne de Chavez (ALBA). Et ses partenaires commerciales n'ont aucun intérêt à voir des militaires interférer dans leurs affaires. Le nouveau gouvernement illégitime n'a donc aucun appui et ne devrait pas faire bien plus long feu que le coup d'état au Vénézuela perpetré en 2002.

Mais même si ce coup d'état a surpris tout le monde, ce n'est pas une réminiscence isolée des années 80. En 2000, tout le monde se surprenait aussi de voir défiler un groupe de révolutionaires, les Zapatistes à Mexico défier le pouvoir en place. Le coup d'état contre Chavez avait aussi de quoi surprendre. Une chose est certaine, pour l'Amérique Centrale la voie du développement semble bloquée. Une personne me disait que la différence entre les années 80 quand elle était enfant et maintenant est qu'à l'époque les gens se fabriquaient des chaussures avec ce qu'ils trouvaient. Aujourd'hui les enfants ont des chaussures en plastique, mais c'est l'unique différence. Pour le reste, les gens sont au moins aussi pauvres qu'il y a 25 ans. Les prix ont augmenté considérablement mais les salaires eux n'ont pas bougé.

D'ailleurs c'est un problème que l'organisation commence à resentir. Plusieurs personnes viennent de démissioner pour aller travailler à la capitale Managua ou au Costa Rica. Une autre issue est de s'embarquer comme steward sur un navire de croisière. Un an en mer pour un salaire d'environ 1000$ par mois. Ici je discutais hier avec une autre personne du salaire d'une cuisinière. Quand elle m'a demandé combien on les payait dans l'organisation, je lui ai répondu qu'environ 100$ (150$ en réalité). Elle a rigolé, me disant qu'ici une cuisinière ne gagnait pas plus de 40$ par mois. Une location à Bluefields coûte autour de 200$, une famille de quatre dépense plus de 100$ par mois juste en nourriture.

J'ai entendu pas mal d'histoires différentes depuis que je suis arrivé ici. Dans la plupart des cas des familles nombreuses de plus de 10 personnes éclatées. Pas d'homme, la mère et des oncles éparpillés à travers le pays, et d'autres au Costa Rica ou aux Etats-Unis. Parfois au Canada ou au Panama, plus rarement en Europe. Les membres de la famille expatriés envoient de l'argent au pays, les remesas, qui permettent de faire vivre toute la famille à peu près décemment et payer les factures. Heureusement la santé est gratuite, ou presque. L'université aussi, sauf qu'ici un diplôme ne sert pas à grand chose. Mais pour une famille qui ne reçoit rien de l'étranger, les choses sont plus compliquées.

Ce week-end j'ai fait la connaissance d'une fille dont l'histoire est assez édifiante. Mariée - pour ne pas dire vendue - à l'âge de 13 ans à un homme de Managua. D'origine Miskito, elle n'a comme beaucoup de gens sur la côte pas d'acte de naissance, encore moins de papiers d'identité, et donc aucun droit. Pour le mariage, il a suffi de dire qu'elle avait 18 ans au lieu de 13. Son père vit en Colombie du trafique de drogue. Sa mère habite une communauté de la côte où je suis passé récemment, Tasbapauni. Elle ne peut pas rendre visite à sa mère qui ne veut pas la voir. La raison est simple, son compagnon a essayé de la violer la dernière fois qu'elle lui a rendu visite. Elle a une fille de 3 ans qu'elle n'arrive pas à nourrir, n'ayant pas de travail. Elle me disait "moi je peux rester plusieurs jours sans manger, mais pas ma fille". Elle habite un hospedage, un hotel insalubre qu'elle paye cher (6$ par nuit). Alors elle s'est résignée à envoyer sa fille chez sa mère. Elle vient aussi de perdre son deuxième enfant peu après sa naissance il y a 3 mois de celà.

Ce n'est pas la première fois que j'entends une histoire comme celle-ci. Le taux de mortalité infantile est très élevé au Nicaragua, et la pauvreté se développe tout comme la violence, petit à petit. Et malheureusement rien ne semble indiquer un inversement de cette tendance du pays à s'enfoncer toujours plus dans la misère. Le Nicaragua n'est pas le seul pays dans ce cas, le Honduras et le Guatemala suivent le même chemin, invariablement jalonné par la corruption et le trafique de drogue. La route du développement est elle barrée. Et pourtant, ici vous n'entendrez pas parler de suicide, de déprime. Facile à comprendre, quelqu'un ici qui est faible se fait piétiner et a peu de chances de se relever, alors on garde la tête haute et on se bat. Cet ami médecin qui est parti au Honduras avec son sac à dos et sa rage au coeur est la personne que je souhaite à tout le monde de rencontrer un jour. Des personnes qui sont capables de mettre leur rage au profit des autres, pas d'une idée abstraite, juste tendre la main et apporter son aide à qui en a le plus besoin.

2.6.09

Tululu

De vuelta al español, ya no me atrevo a decir castellano ! Es el regreso también de las lluvias, después de 5 meses sin agua. Ya era tiempo ya que el nivel de los pozos está en mínimos. Y para celebrarlo, nada mejor que uno de los mejores - sino el mejor - Carnaval de Nicaragua: el Palo de Mayo. Tululu es el nombre que usan los creoles, el más tradicional. Es también el nombre de la canción más popular del carnaval, del grupo Dimensión Costeña.

No tengo fotos porque tuvo lugar - como ha de ser imagino - bajo la lluvia. Lo que no impidió la fiesta sino todo lo contrario, pero las cámaras se quedaron en casa. Y pueden acceder a un video del carnaval a través del título de este articulo o desde aqui mismo. Sin embargo, conseguí una el día anterior para aconpañar a una periodista de los Estados Unidos a visitar uno de nuestros proyectos, aprovechando la ocasión para visitar por fin la comunidad de Monkey Point. En esta comunidad tenemos ahora un proyecto que reune varios componentes: energía, lámparas de bajo consumo con LEDs, y filtros de agua con bio-arena.

Abajo se ve uno de los sistemas domésticos con un pequeño panel solar que da energía para bombillas de LED en la casa. Ocho de estos sistemas fueron instalados, y uno de ellos fue en la casa de la persona que cocina para nosotros cuando vamos a la comunidad. Su caso es interesante porque antes esta persona usaba diesel para tener luz en su casa. Hasta que un día el diesel le prendió fuego a su cama, quemándola en gran parte de su cuerpo. Hoy tiene una luz agradable con energía limpia y sin ningún riesgo.

En otras casas se instalarón baterías grandes que permiten tener luz asi como una pequeña radio en casa. A diferencia de los otros sistemas más pequeños, estas baterías necesitan ser recargadas en un centro de carga alimentado por una turbina eólica que instalemos hace 2 años, y paneles solares adicionales instalados hace poco junto con estos nuevos sistemas domésticos.

Aqui abajo está Bomboy, nuestro operador rasta del sistema eólico/solar y de la radio que alimenta (único medio de comunicación con el exterior). Nos enseña el panel de control con los medidores para la energía producida, asi como el banco de baterías abajo para almacenar la energía.


La gente que usa estas baterías paga una cuota mensual para cargarlas, la cuál va a un fondo comunitario que gestiona la comisión de energía de la comunidad.

El objetivo del fondo es tener una reserva para cuando se dañen equipos eléctricos. La instalación de toda esta parte energética terminó hace apenas 2 semanas y la gente parece muy contenta, ya que hasta ahora solo la escuela tenía energía producida por la turbina eólica. Y nuestro contable que me acompañó en este viaje aprovechó la oportunidad para asegurarse de que la responsable del centro de carga usaba adecuadamente los recibos diseñados especialmente para la conunidad.

Abajo está el centro de carga con la turbina eólica atrás.

Lilian, la persona que se encarga del centro de carga tiene como ventaja una conexión directa al sistema de energía, lo que le permite tener una televisión en casa. Es una forma de retribución para el trabajo que hace con el centro de carga.


En las próximas semanas se instalarán nuevos filtros de agua en diferentes casas, después de haberlos probado en la escuela. Según el maestro Erasmo, los niños de la escuela ya no se enferman desde que fue instalado el primer filtro en la escuela.

Monkey Point es una comunidad hermosa y tranquila, aparte de ser un rompe-cabezas en cuanto a organización. Creoles y mestizos se llevan bastante mal, y aparte de ellos se encuentran algunos Garifunas y Ramas. Y para colmo, Monkey Point es el lugar donde se pretende construir un día un puerto de agua profunda para el posible futuro canal seco. La idea del canal seco consiste en una línea de ferrocarril que atravesaría todo Nicaragua para compensar la saturación del canal de Panamá. Un proyecto tan grande como loco, y mientras tanto los políticos ya lo aprovechan para violentar los derechos de propiedad de la comunidad que se encuentra en el territorio Rama, para el cuál el Gobierno territorial sólo puede decidir sobre nuevas infraestructuras. De hecho, una linea de tren ya existió aqui hace tiempo, por eso ciertas personas de la comunidad creen el proyecto factible, y ya se ven operadores de la linea de tren.

Suerte y hasta pronto Monkey Point !


Ya me quedan menos de dos meses antes de mis vacaciones de regreso a Europa. Este viaje será otra oportunidad para visitar otro país, y no cualquiera: Colombia. Allí pasaré unos días en linda companía antes de volver a Europa, pasando primero por España y en particular Barcelona.

Nos vemos pronto amigos !!

17.5.09

Tropico loco

Avant de venir j'avais pensé abuser un peu de mon illustratrice préferée pour lui demander de me dessiner un personnage, et d'apporter à ce blog une touche de fiction. L'idée était de rendre la routine plus sexy" comme disent les anglophones, et de broder un peu autour de la réalité pour la rendre moins ennuyeuse à lire. Finalement je ne l'ai jamais fait, et pourtant celà aurait au moins permis d'apporter un peu de graphisme à ces articlesqui manquent cruellement de photos depuis que je n'ai plus d'appareil photo. D'ailleurs j'au dû emprunter celles de cet article, merci Claus !

En même temps, je me dis parfois que la réalité dépasse la fiction ici, et que finalement il n'est pas vraiment besoin de talent créatif pour raconter la côte Caraïbe et ses histoires, il suffit d'ouvrir les yeux et surtout les oreilles. Déjà lors de mon premier séjour à Panama j'évoquais l'ambiance de roman policier, et ce n'est pas qu'une impression abstracte comme on peut en avoir à sortie d'un film. Il s'agît bien de la réalité, dans laquelle l'esthétique n'est pas que superficielle. Quand la pauvreté et l'argent se côtoient de façon trop proche, il en sort un monde à la fois cruel et absurde. La pauvreté devient graphique et l'étranger devient une marionette au milieu d'un décor bien réel.

Depuis les derniers mois j'ai dû cotoyer la police pas mal de fois. D'abord pour ma stupide histoire de vol de sac à dos sans gravité, ensuite pour le vol plus grave de deux coffres fort à la maison, et plus récemment pour l'agression grave de deux filles amies de l'organisation. Police nationale, nations unies, ambassade, toute le paus semble s'être mobilisé et le coupable est en prison. En tant que coordinateur des volontaires j'ai suivi tout le processus judiciaire jusqu'au procès préliminaire cette semaine. Avant la comparaison du coupable, un autre était jugé pour traffic d'armes et de drogue, blanchissement d'argent et fabrication d'explosifs. Celà lui vaudra 9 années de prison.

La semaine dernière c'était un ami local a qui trois types armés de machettes ont volé son argent. A moi il ne m'est jamais rien arrivé de semblable, peut-etre parce que j'évite certaines situations. Qui sait ! C'est même le premier pays où j'aie eu un contact vraiment agréable avec la police, à part la Belgique. Mais il est dur de comparer Liège à Bluefields. Toujours est-il que c'est un policier qui est en train de m'aider à investiguer l'achat d'un possible cayuco. Une pirogue en bois avec une voile si possible, voir même un foc. Il est possible d'en trouver entre 50 et 100 dollars. Celà me permettrait d'aller pêcher le week-end dans la lagune et les rivières alentours, avec un ou deux autres volontaires selon la taille du cayuco.

Il existe une technique assez connue et utilisée ici, avec une lampe et un couteau au boût d'un bâton. Pour des week-ends sur l'eau, avec un hammac, une machette et quelques allumettes. J'ai déjà trouvé un endroit où laisser le cayuco, et l'idée semble séduire pas mal de monde, une façon aussi de se fondre un peu plus dans le paysage local. Et peut-être que l'organisation accepterait de financer une vraie voile avec son logo, sinon ce sera une voie en plastique comme la plupart des pêcheurs. Pourquoi pas même participer à la régate annuelle de Bluefields. Les photos ci-dessous ne sont pas les miennes, elles ont été prises à Rama Cay, l'île originelle des Ramas dans la lagune de Bluefields.


Peut-être bientôt à nouveau sur l'eau donc, et peut-être enfin que j'aurai mon bateau pour naviguer dans les Caraïbes sur les traces de Henry Morgan ... A suivre !